The Grey Bastards est un premier roman signé Jonathan French qui s'est fait remarquer sur deux plans : il a attiré l'attention de Mark Lawrence, l'auteur de la trilogie de L'Empire Brisé ou de la Reine Rouge, qui s'est imposé lui-même dans un registre glacé et violent depuis cinq ans. Et le roman s'est aussi fait connaître pour ses parallèles souvent soulignés au stabilo avec la série TV Sons of Anarchy (d'aucuns ont également mentionné un "Mad Max en Terre du Milieu" par exemple).
Il faut avouer que le plan marketing d'un tel ouvrage est dès lors tout trouvé : il suffit de le présenter justement comme un Sons of Anarchy, mais avec des Orcs. Bingo !
C'est clairement l'esprit qui anime cette histoire et c'est surtout particulièrement frappant dans le premier tiers du livre. Des personnages principaux aux grandes lignes du scénario... On sent le fan derrière l'auteur. Alors oui, le tout s'avère relativement efficace, haletant par moments, même si souvent de façon mécanique et pas grâce à un talent particulier de mise en scène et la seconde moitié du livre s'éloigne tout de même - heureusement ! - de la série.
Mais, pour autant... le roman ne nous emmène jamais bien plus loin que ça. Il se lit comme un bon page-turner à déguster d'un œil sur la plage, avec son lot de répliques bien senties et une bonne grosse dose d'action, le tout, c'est vrai, saupoudré de quelques éléments qui laissent penser que, peut-être, l'auteur pourrait proposer davantage à l'avenir.
Cela étant, en l'état actuel des choses, si ce n'est le fait de s'éloigner un peu des canons à la mode pour revenir à de la bonne vieille fantasy épique survitaminée, il faut seulement s'attendre à de la série, mais B pour le coup. Et ce n'est déjà pas si mal, certes, on en conviendra volontiers !
A voir si, avec sa suite, déjà parue, l'auteur saura dépasser pour de bon ses modèles et nous concocter quelque chose de vraiment original.
— Gillossen