Green Valley est un énième projet signé Max Landis, cette fois sous forme de bande dessinée, dont Delcourt publie tous les numéros d'un coup dans un même album.
On connaît maintenant le fils de John Landis, ses projets les plus connus (Chronicle, Victor Frankenstein, Bright sur Netflix...) et les dizaines d'autres parfois décrits dans une simple série de tweets. On va le dire tout de de suite : Landis paraît souvent plus doué pour présenter un pitch sous un angle excitant que pour le concrétiser dans les faits, même s'il n'est certes pas toujours le seul décisionnaire quand il s'agit par exemple de porter un script à l'écran.
Mais l'autre souci principal du scénariste, depuis ses débuts, et que l'on retrouve un peu ici justement, c'est cette tendance à survendre ses propres histoires. Il suffit dans Green Valley de lire son texte de présentation du projet (heureusement placé... à la fin), dans lequel il nous assure que le lecteur va découvrir quelque chose d'inédit... Le résultat s'avère un poil exagéré.
Green Valley mélange comme souvent avec Landis plusieurs ingrédients classiques de la pop-culture pour tenter d'en tirer quelque chose de nouveau ou du moins de prenant. C'est le cas ici pour le côté prenant. Une fois lancée, après deux chapitres de mise en place pas follement originaux pour le coup, cette histoire de chevaliers en quête de rédemption, se révèle bien menée, même si souvent caricaturale dans ses développements, aussi bien en termes de rebondissements qu'au niveau des personnages principaux (sans même parler du méchant de l'histoire, falot au possible). Et malgré quelques répliques bien senties, on ne peut pas dire que les dialogues vont apporter un plus à l'ensemble. Quant à la fameuse originalité mise en exergue, franchement, on sent venir l'essentiel de ses "remous" longtemps à l'avance.
Malgré plus de deux cents pages, les chevaliers en question restent avant tout dans les clous attendus de leur parcours respectifs, que l'on devine là encore en bonne partie à l'avance. Ils n'ont finalement pas le temps de proposer autre chose au lecteur, prisonniers de leur fonction. Pourtant, l'auteur parvient tout de même à installer une certaine émotion, mais il faudra pour cela attendre les toutes dernières pages du récit.
Sur le plan des dessins, Guiseppe Camuncoli (Spider-Man, Star Wars : Dark Vador) livre des planches dans un style pour le coup très "comics", dans une veine moderne et classique à la fois. Rien qui sorte de l'ordinaire à dire vrai, ni en bien, ni en mal.
C'est d'ailleurs ainsi que l'on pourrait résumer cet album. Une lecture blockbuster efficace, mais qui manque de cœur et de vie.
— Gillossen