La rentrée de la fantasy, depuis maintenant quelques années, est toujours un moment particulier. Pour nous, lecteurs, impatients de découvrir les nouvelles « pépites » mais surtout les éditeurs qui nous réservent des romans particuliers, qu’ils veulent mettre en avant. Voici la « pépite » des Moutons électriques pour cette rentrée 2018…
Que dire sur ce roman ? Si ce n’est qu’il s’agit là du premier roman de Margot Delorme et que cela se ressent. Parfois un peu trop.
L’intrigue en elle-même s'avère assez quelconque, avec un jeune garçon qui se découvre un pouvoir incroyable et part en quête de sa compréhension et de sa maîtrise. Du déjà-vu n’est-ce pas ? Du réchauffé en fantasy, il faut se l’avouer.
Le fil conducteur est tout aussi lisse. Cela s’enchaîne plutôt bien, la lecture en est agréable mais, encore une fois, il n’y a aucune folie dans ce déroulement. On s’attend aux rebondissements, on se doute des péripéties mais on continue d’avancer doucement dans notre découverte de cette auteure.Les personnages sont à l’image du roman, il n’y a pas vraiment de folie mais on s’attache à chacun d’eux parce qu’ils nous semblent faire partie de notre « famille » de l’imaginaire. Chacun d’eux nous fait penser à l’un de ses héros ou personnages secondaires que l’on a déjà croisé au fil de nos lectures.
Il en ressort que ce roman ne recèle aucune réelle surprise. Cela fait-il du Dompteur d’Avalanches un roman de fantasy banal ? Pas du tout.
Au fil des plus de 250 pages de lecture (en format numérique pour ma part), on ressent le plaisir qu’a eu Margot Delorme à écrire ce roman. Il s’agit un peu d’une lettre d’amour à ce genre de la littérature souvent mésestimé. L’auteure se joue du code du conte pour en faire un roman éducatif où l’on suit l’apprentissage de notre héros au gré de ses péripéties – cela ne vous rappelle rien ? Chaque péripétie amène le héros à se questionner, à apprendre de lui-même et du monde qui l’entoure.
La plume est fluide, agréable, presque enfantine. Rangez plutôt ce livre dans la catégorie jeunesse par ailleurs. Si vous souhaitez une complexité dans l’intrigue, vous ne la trouverez pas ici, c’est simple et malgré tout efficace. Margot Delorme dispose d’une belle plume mise en valeur par son imaginaire, un imaginaire montagnard remplie de créatures et de folklore, qui font de son monde un monde bien plus riche qu’il n’y paraît et bien plus intéressant. Là est la véritable pépite de Margot Delorme. On prend goût à ce massif montagneux, ses villages, ses monts, sa magie, ses monstres, ses animaux, ses légendes… Un endroit d’une richesse qui nous donne envie de le parcourir à grandes enjambées en dévalant les pentes enneigées au côté de Ditto et de ses compagnons de fortune.
Notons également que le côté politique de l’imaginaire prend une place de plus en plus prépondérante dans l’intrigue, aiguisant par ailleurs notre curiosité quant à la suite des événements qui, il ne faut pas en douter, prendra de l’ampleur à l’image de son auteure.
La petite cerise sur le gâteau, sûrement la madeleine de Proust de Margot Delorme… Les références aux classiques de la fantasy – amateurs du Seigneur des Anneaux, je compte sur vous – qui, subtilement insérées, vous feront sourire au fil des mots !
Pour conclure, Le Dompteur d’Avalanches est un roman à l’intrigue très peu recherché de prime abord mais qui sait nous faire voyager par son univers. Il ne faut pas douter du talent de cette auteure. Parfois, la simplicité amène de belles choses et nous pouvons être certains que la suite des aventures de Ditto pourra se ranger dans cette catégorie-là.
— Aerendhyl