Nous avons désormais l'habitude de voir Ann et Jeff VanderMeer œuvrer de concert pour, par exemple, jouer les anthologistes, à la recherche de perles du genre, ou bien derrière des ouvrages comme The Wonderbook, pour le premier...
Aujourd'hui, les voilà qui nous invitent à plonger jusqu'aux racines de la fantasy, avec, je vous le donne en mille... The Big Book of Classic Fantasy. Un ouvrage qui porte bien son nom, d'abord car il culmine à un peu plus de 800 pages bien tassées. Il reste d'ailleurs à un prix abordable pour toutes les bourses, même s'il faut pour cela composer avec une couverture souple. Ce n'est donc pas le genre de pavés qui ne risque rien à être manipulé partout.
Côté fond, le livre s'avère des plus complets : de figures connues comme les frères Grimm (mais attention, les auteurs ont cherché à éviter leurs contes les plus connus pour proposer, tout comme dans le cas d'Andersen par exemple, des histoires demeurées plus obscures), Mary Shelley, Baum ou Tolkien, en passant par Nabokov ou Tolstoï, mais aussi des histoires issues de mythologies scandinaves ou amérindiennes (pour n'en citer qu'une poignée), The Big Book of Classic Fantasy n'oublie personne, ou presque, en cours de route. Qui plus est, nous avons parfois droit à de nouvelles traductions et 14 histoires ici présentes n'avaient même jamais encore été traduites en langue anglaise. Les traducteurs eux-mêmes ont droit à une présentation, ce qui n'est pas si courant - il faut dire qu'on retrouve par exemple Ekaterina Sedia parmi eux.
Evidemment, il ne s'agit pas du genre d'ouvrages que l'on va dévorer d'un bout à l'autre d'une seule traite. Au contraire, on prend plaisir à le picorer, de Gogol à Edgar Rice Burroughs, et tant d'autres encore. L'avant-propos des époux VanderMeer leur permet au passage d'exposer leur définition de cette "classic fantasy", autour d'un concept pertinent se rapportant notamment aux mondes secondaires de toutes ces histoires.
Un travail minutieux qui mérite bien une pluie d'éloges à la hauteur de la patience de fourmis de ses auteurs.
— Gillossen