Cette aventure Elric en BD prend décidément son temps entre deux albums, mais il faut bien avouer que chacun d'entre eux se savoure avec une intense satisfaction.
La preuve encore ici, avec ce troisième album, qui suit Elric en exil dans les Jeunes Royaumes, dans une atmosphère au départ très hivernale, avant de basculer dans... totalement autre chose. Une fois encore, les concepteurs de ce "revival" démontrent leur parfaite maîtrise et connaissance de l'oeuvre de Moorcock, de ses données factuelles (personnages, lieux...), comme de ses thèmes, évidents ou plus profonds. C'est un album qui se lit d'une traite et qui malheureusement nous paraît bien court ! On aurait rêvé d'un format de 64 pages par exemple.
Pour le reste, l'ambiance graphique est à l'avenant et toujours de très haut niveau elle aussi, avec une petite mention pour la mise en couleur soignée. Les planches fourmillent de détails tout en demeurant lisibles, l'architecture nous frappe à travers des décors aussi démesurés que réussis, et ne parlons pas du souffle qui se dégage de l'ensemble ! Pour une "simple" adaptation, nous voilà toujours face à un véritable coup d'éclat perpétuellement renouvelé.
Et, pour en revenir au scénario lui-même, que dire de la toute fin de l'album, un coup de tonnerre qui justement repousse ce statut d'adaptation pour entraîner le tout... dans une direction diablement excitante !
A noter qu'une fois de plus, Glénat pousse au crime, avec un premier tirage contenant une préface inédite signée Neil Gaiman, courte mais pertinente, de même qu'un cahier d'illustrations bonus en fin d'album, contenant notamment des croquis et quelques explications sur les choix des auteurs dans ce troisième volume.
Bref, c'est toujours un carton plein !
— Gillossen