Mickey Monster. Cet épisode à la première personne est de loin le plus intimiste de ceux proposés jusqu'à présent. Pendant 180 pages, Roger McOrman, paisible vendeur et joyeux inventeur de la machine à Mickey, témoigne de sa descente aux Enfers. Celle-ci s'apparente à un monstrueux cauchemar au cours duquel il va perdre la vue ainsi que tout ce qui compose son ordinaire.
Poignant, c'est l'adjectif qui vient à l'esprit quand on songe aux mésaventures de ce petit Américain. Une personne sans histoire, pas même un chasseur du Club Van Helsing, mais dont la vie va basculer à cause d'un car de Japonaises et d'un raccourci à travers un Parc Naturel. Et pourtant, l'Horreur avec un grand H s'apprête à lui mettre le grappin dessus.
Vous vouliez du monstre ? Vous allez être servis. On ne rigole pas avec le Blob (quel nom ridicule pourtant). Pour un peu on se croirait dans un Stephen King ; des petits riens anodins comme un chat qui disparaît, vos toilettes qui se bouchent, une fiancée un peu trop collante et puis soudain vous retrouvez le bras de votre voisine, bagues comprises, sous le siège de votre voiture. Mais que fait la police, bon sang ?!?!
Vous l'aurez compris, l'ambiance est particulièrement réussie, macabre et angoissante mais à l'humour mordant. Le rythme est haletant et impossible de lâcher le livre avant la fin. Une fin assez spéciale, il est difficile d'en dire plus sans trop en révéler. Néanmoins le comportement du Club face à cet "apprenti chasseur" est particulièrement trouble et peu catholique. La faute à la machine à Mickey, sans doute !
En conclusion, c'est un épisode très original pour ce duo qu'est Denis Bretin et Laurent Bonzon, plus habitués au policier d'habitude. Un pauvre gars, un monstre, une machine bizarre, des chats, une voisine acariâtre, que le meilleur gagne !
— Luigi