Plutôt rares sont les romans qui nous parviennent d’Italie et Fairy Oak, créé par Elisabetta Gnonne semble imprégné d’une ambiance particulière, peut-être liée à la culture de l’auteure, aussi connue pour sa bande-dessinée W.I.T.C.H.
Ce roman, intégrale d’une trilogie, nous emporte dans le petit village de Fairy Oak, dans lequel se côtoie fées, sorcières, magiciens et « non-magiques ». Le début de cette histoire peut être un peu déroutant par ses nombreux personnages introduits en peu de temps. Il semblerait que l’on présente tous les habitants du village avant que l’intrigue ne commence. À travers le regard de Féli, fée-nounou des jumelles Vanilla et Pervinca, nous découvrons l’histoire de ces futures sorcières et du village dans lequel elles vivent. Féli a une place assez singulière, elle est la narratrice de ce roman, mais n’en est pas pour autant le personnage principal, laissant place aux deux fillettes dont le destin s’annonce important dès les premiers chapitres. L’une est une sorcière de la Lumière et l’autre de l’Obscurité. Et c’est autour de cette dualité, qui peut tendre parfois vers un certain manichéisme, et de leur lien de jumelles que l’histoire va tourner.
Si ce roman peut tout à fait convenir aux plus jeunes, les lecteurs avertis trouveront certaines failles qui atténuent le côté sympathique et magique de l'histoire. Certaines scènes semblent sans intérêt, tandis que le rythme est parfois lent et que quelques incohérences apparaissent au fil des chapitres. Il se dégage de ce roman un sentiment de « trop peu » ; il manque un petit quelque chose pour que la magie de l’histoire fasse son œuvre. Les enfants, de leurs côtés, ont trop souvent des réactions inconscientes pour être pris au sérieux. Ils semblent en effet plutôt agir par impulsion, plutôt que par courage. Les adultes et les fées passeront leur temps à les chercher ou bien les sauver, ce qui nuit au rythme du récit qui n’est déjà pas assez dynamique. Le roman ne semble pas trouver son équilibre entre la petite vie du village, les histoires entre les enfants et cette menace, incarnée par le Terrible 21, qui n’a lui aussi pas assez de crédibilité.
Finalement, ces trois tomes réunis donnent l’impression d’un tome que l’on aurait étiré et dans lequel on aurait réutilisé les mêmes situations jusqu’au dénouement final. On retrouve bien trop souvent des scènes que l’on croyait réglées, comme si on nous ressortait la même histoire. Fairy Oak est une série qui pourrait plaire aux plus jeunes, mais qui trouvera des défauts aux yeux des lecteurs plus âgés, nuisant à la qualité de cette lecture.
— Aventurine