Ruberto Sanquer est une nouvelle venue dans le paysage de la fantasy française et elle commence fort avec un joli pavé de littérature Young Adult de près de 500 pages. Avec sa magnifique couverture aux tons pourpre et émeraude, l'ouvrage attire l'œil.
Découpé en deux parties, le roman déroule à la première personne près de deux ans de la vie de Louyse, jeune sorcière novice, porteuse sans en avoir conscience d'un sortilège lancé par un démon. Sa vie va très rapidement se compliquer lorsqu'elle comprend que toutes les personnes avec qui elle est en contact sont en danger de mort. Le récit de Louyse est entrecoupé de chapitres plus courts donnant la vedette au démon. Celui-ci paraît bien inoffensif au départ, et a des réactions plutôt infantiles. Mais on rit jaune quand les éléments de son plan deviennent plus concrets, et que, derrière la figure naïve, le mal transparaît.
Si l'histoire est sombre et la tendance au défaitisme, il se dégage malgré tout du récit une force qui happe le lecteur et l'incite à continuer. Louyse est une ado emblématique d'une génération prenant de plein fouet tous les malheurs du monde et parvenant malgré tout à se relever, résolue à avancer. Il s'agit d'une héroïne torturée par les événements, et si sa candeur et ses angoisses peuvent agacer, elle reste profondément humaine, sensible et réaliste en terme de personnage.
Le système de magie développé dans l’ouvrage est intéressant. Basé sur la sorcellerie et l'utilisation de pentacles, il se met en opposition de la magie pratiquée par le démon et de celle pratiquée par les Doctes, une autre frange de la population.
C'est au final un assez bon premier roman qui tient ses promesses. Plus même que ce qui était attendu. L'histoire plutôt classique ne s'adresse pas aux vieux baroudeurs de fantasy mais bien à un public ado / adulescent qui prendra plaisir à découvrir ce nouvel univers. Lutte de pouvoirs, trahison, amitié, un soupçon de sentiments, tous les ingrédients sont réunis pour un très bon début de saga Young Adult, et la suite sera lue avec beaucoup de plaisir.
— Coeurdechene
