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Le Vagabond du grand nord

Pas de couverture

Résumé

Le royaume du Lindormyn vit en paix depuis cinq siècles, depuis que le terrible Drauglir, innommable créature et Chien des Enfers, a été anéanti par les forces du Bien. À Nordwas pourtant, la rumeur gronde : Drauglir et ses affreux rawgrs, des cerbères terrifiants qui alimentent les légendes des aînés et les cauchemars des enfants depuis toujours, se seraient réveillés. Sept compagnons unissent leurs pouvoirs et leurs croyances, leurs forces et leur fougue pour partir sur les traces de l'affreux démon : deux mercenaires, trois prêtres et sorciers, un jeune écuyer et Bolldhe, le "vagabond", solitaire et farouche, se lancent dans cette quête aux confins du monde. Traversant montagnes périlleuses et forêts hantées, croisant monstres, géants et esprits malins, frayant avec la mort et le règne du mal, ils luttent, d'aventures en maléfices, pour sauver le Lindormyn des ténèbres qui le guettent.

Chronique

Présentée à la fois comme un digne héritier de JRR Tolkien et comme profondément novatrice dans son approche, la première partie des Chroniques du Lindormyn de David Bilsborough était attendue avec une certaine impatience. Le Vagabond du grand nord présente de prime abord une trame très conventionnelle. Drauglir, l'ennemi juré des hommes que l'on croyait mort, semble avoir survécu ; un groupe d'aventuriers est constitué pour l'abattre définitivement. Composée fort traditionnellement d'un savant mélange de guerriers, de prêtres, d'aventuriers et d'un jeune écuyer, la troupe affronte le bestiaire ordinaire du petit monde de la high fantasy : ogres, loups et autres spectres s'efforcent de donner du fil à retordre à nos héros, dans une variété de décors elle aussi d'un grand classicisme.
Si l'auteur s'en était tenu à l'utilisation de ces canons - certes rebattus, mais qu'il manie avec efficacité -, il aurait pu nous livrer une œuvre honnête appréciée de tout amateur du genre. Las, David Bilsborough, dans sa volonté de casser les codes conventionnels relatifs au traitement des différents personnages, nous semble être passé à côté de son objectif. Ainsi, à vouloir trop les présenter comme des individus ordinaires, loin des bons sentiments habituellement dévolus, il en fait des êtres pour la plupart antipathiques, aux réactions souvent puériles et confinant parfois à la bêtise. Les dialogues manquent particulièrement de saveur, et la personnalité du fameux Bolldhe, sans qui aucune victoire n'est possible, ne fait rien pour rehausser le plaisir. On se demande parfois s'il ne s'agit pas là d'un maniement subtil du second degré, sentiment vite détrompé par l'accumulation de scènes similaires. Le rythme, alternant séquences angoissantes réussies et temps long de recentrage, est mal équilibré, et l'on doit quelquefois se faire violence pour suivre le petit groupe jusqu'à l'évènement majeur suivant.
Pourtant, l'ensemble n'est pas si mauvais, mais manque singulièrement de nuances. Le monde de Lindormyn par exemple est bien campé, réaliste, de même que les différents peuples et religions qui l'animent.
Nous espérons donc que Un Incendie dans le nord, la seconde partie du diptyque, viendra amender cette œuvre qui n'est pas dénuée de qualités, mais dont les défauts demeurent bien trop prégnants pour la qualifier de réussie.

pumila

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