En France, on connaît surtout Kim Newman pour son Anno Dracula, évidemment.
Délaissant un peu depuis quelques temps cette ambiance et ce concept avec présence de figures historiques (sur lesquels Newman s'est tout de même un peu trop reposé au fil des années, il faut bien le dire, il n'y qu'à voir la citation de Neil Gaiman qui concerne encore et toujours Anno Dracula), l'auteur se penche avec sur le récit là aussi souvent très codifié des romans mettant en scène de jeunes élèves en pensionnat dans une demeure mystérieuse. Oui, c'est un sous-genre comme un autre après tout.
Le plus souvent, ce que nous propose Newman fait d'ailleurs mouche : mises en situations, personnages (en particulier l'héroïne, Amy, même si elle posséderait presque trop de qualités à nos yeux...), le cadre qui nous vaut de délicieux frissons, de même que l'intrigue globale.
Cela dit, si le roman se suit bien, on peine néanmoins à éprouver un réel enthousiasme ou un attachement particulier envers nos héros ou leurs aventures. Trop souvent, l'auteur semble justement s'en tenir à sa formule. Le résultat peut difficilement se voir qualifié de paresseux pour autant, mais... il en serait presque frustrant, car on aimerait plus.
D'autant que l'on apprécie vraiment le virage bien plus sombre qui s'opère une fois franchie la moitié du récit environ. Un changement d'ambiance presque radical, mais surtout négocié avec une certaine aisance, là encore, d'autant plus agaçante à l'échelle de l'histoire proprement dite. On parlait aussi un peu plus tôt de la demeure : sinistre à souhait, il lui manque malgré tout un soupçon d'âme. Un constat que l'on peut donc établir pour le roman lui-même.
Au bout du compte, une lecture plaisante, mais pas de grands moments en vue. Un peu comme une friandise d'Halloween que l'on savoure dans l'instant mais dont on n'aurait guère envie de se nourrir à l'année...
— Gillossen