Avec cette suite au Prince des fous, il semble se confirmer que si Mark Lawrence semble avoir trouvé son créneau et s'il a su développer un univers quelque peu à part, ce dernier n'est pas forcément à même de servir de cadre à une infinité d'histoires.
Ou alors, c'est simplement que celle-ci reste un cran en-dessous des aventures parfois un peu forcées de Jorg. L'auteur se fait verbeux, on s'interroge sur la présence même de certaines scènes... et l'intrigue ne décolle vraiment qu'à la fin. C'est suffisant pour nous donner envie de découvrir la conclusion dans quelques temps, mais pas vraiment pour nous tenir en haleine ou soulever des questions et des problématiques dérangeantes à même de soutenir une réelle réflexion. Il faut dire que le parcours de Jarl pâtit de la comparaison avec son "prédécesseur".
C'est un personnage encore moins attachant que Jorg, ce qui n'est pas peu dire, l'auteur ne s'étant jamais distingué par des personnages faciles à apprécier. Ici, ce n'est pas une preuve d'originalité ou de maturité, juste d'un personnage principal en partie raté, qui cristallise sur sa personne bien des agacements, sans pouvoir compter sur un passage par la case "charisme" pour se rattraper.
Si vous vous définissez comme fan de l'auteur, si sa voix vous parle, sans doute que vous trouverez encore de quoi combler vos attentes. Mais dans le cas contraire, on ne vous recommandera pas de débuter par cette trilogie, surtout quand le tome intermédiaire s'avère un cran en-dessous d'un premier déjà pas tout à fait convaincant.
Reste bien sûr une écriture pas désagréable et une couverture fort réussie dans son genre, qui devrait attirer plus d'un regard. Est-ce suffisant ? Pas forcément.
— Gillossen