Après deux tomes centrés sur Khimaï, Paul Carta délaisse la quête du prince déchu en Mitellia pour se centrer sur une autre partie de son univers, à savoir le continent de Pomenia, d'inspiration gréco-romaine. On va donc suivre Jan et Petit Dieu, dont les actions vont conduire à l'ouverture de ce fameux seuil (dont la série tire son nom) entre les deux continents…
A noter que ce tome (ainsi que le suivant) est une édition revue et augmentée d'un roman de Paul Carta, sorti en 2005, et intitulé « Petit Dieu ».
Ce tome, centré sur les relations entre les dieux et les hommes, souffre des mêmes qualités et défauts que ses prédécesseurs. Paul Carta nous dévoile un peu plus son univers, celui-ci restant toujours aussi intriguant, et s'avère détaillé et travaillé. On n'évolue pas dans un simple décor en carton-pâte calqué sur le récit, mais dans un monde vivant et changeant, évoluant au fil de l'intrigue. Inspiré de la mythologie antique gréco-romaine, on se trouve plongé au cœur des mécanismes qui régissent la vie des dieux de Poménia, et de leurs intrigues. Le roman se divise d'ailleurs en deux axes, un centré sur le Pentacle, les cinq dieux qui règnent sur l'Alphée, domaine divin, après avoir condamné tous leurs semblables à un sommeil éternel et l'autre sur Jan et sa quête d'initiation. Car oui, Jan est un ado qui se découvre. Certes, il se construit à travers sa relation avec Petit Dieu, qui, amnésique, cherche lui aussi sa place dans le monde. Mais il se révèle finalement assez fade, et souffre de la comparaison avec d'autres personnages, comme Molan ou Thepsis.
Comme dans les précédents romans, le rythme, qui se veut contemplatif, se révèle trop lent, et le manque d'action flagrant : pire, LA scène qui aurait pu amener un peu d'énergie au récit se retrouve occultée par une ellipse narrative malvenue. Cet écueil récurrent dans la série dessert vraiment le récit, car finalement, on se retrouve plus devant un manuel de géographie, voire un guide de voyage, qu'une véritable histoire où s’enchaînent les rebondissements et les péripéties. C'est d'autant plus dommageable que le roman est parsemé d'allusions à l' « Antiquité » de Poménia, où les héros combattent monstres et autres créatures mythologiques à grands renforts d'exploits guerriers. Sur un roman d'environ 350 pages, il ne s'y passe finalement pas grand-chose.
Si vous avez aimé les deux premiers tomes, celui-là devrait vous plaire, d'autant plus si c'est l'univers de Paul Carta plus que son récit qui vous intéresse. Pour les autres, mieux vaut ne pas avoir peur des longueurs.
— gilthanas