Après avoir quitté Géralt de Riv avec émotion à l'issue de La dame du lac, c'est avec un plaisir renouvelé que j'ai appris la sortie de ce spin off qui se situe chronologiquement en amont des cinq livres de la trame principale.
On retrouve ici Geralt et le barde Jaskier dans l'oppressant royaume de Kerack avec une aventure trépidante sur plusieurs niveaux d'intrigue alliant coups d'état, combats contre des monstres et recherche des deux épées volées au sorceleur, le tout dans le ton sombre et cynique qui caractérise l'auteur. La saison des orages reprend les thématiques phares de la saga qui ont fait le succès du sorceleur dans ses différents supports, notamment en matière de jeux vidéos. Dans une vision très pessimiste de l'humanité, le livre aborde plusieurs réflexions sur le despotisme, les guerres raciales et offre une belle illustration de l'adage de Rabbelais : "science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
On retrouve également les faiblesses déjà relevées dans les livres précédents, avec une plume oscillant entre de belles phrases avec un grand sens de la formule mais également un style d'écriture assez limité qui peine à transporter le lecteur. Ce défaut se retrouve également dans certains dialogues ou situations qui revêtent un caractère trop stéréotypé. De même, le déroulement de l'intrigue souffre d'ellipses qui nuisent au rythme de la narration et certains rebondissements nous rappellent au final des situations déjà vécues par notre héros dans ses aventures précédentes.
Heureusement, l'histoire bien troussée nous tient en haleine, les connaisseurs de l'univers d'Andrzej Zapkowski retrouveront avec plaisir le monde enrichi du sorceleur, et la galerie de personnages, Gerlat et Jaskier en tête, reste truculente à souhait et constitue un gros point fort du roman.
Le tout offre un bon moment de lecture, ni plus ni moins.
— Belgarion