Dans ce second tome, on retrouve Isabella quelques années après ses péripéties dans les montagnes de Vystrana. Les conséquences de cette aventure n'ont que peu tempéré le caractère de feu de la jeune femme, celle-ci restant bouillonnante, fougueuse, voire carrément anticonformiste. On ne s'étonnera donc pas de la voir repartir rapidement en expédition, malgré la désapprobation de sa famille, mais pour notre plus grand bonheur.
Toujours à la première personne, le prisme de l'auteur s'élargit néanmoins de par les enjeux plus vastes de son intrigue. Si l'histoire commence encore une fois comme une simple excursion zoologique, elle se complexifie rapidement en ajoutant des éléments écologiques et politiques, qui donnent aux dragons un rôle plus important que précédemment. Tout cela aide à construire un monde plus riche et à rendre la lecture plus passionnante.
Dans la même veine, l'auteur nous offre également des paysages plus diversifiés. Sans que cela ne sonne jamais académique, elle réussit à nous faire imaginer ses savanes ou ses marécages, dans leurs moindres détails. On peut d'ailleurs noter le réalisme de la moiteur de l'Enfer vert, qui sonne vraiment comme un récit d'explorateur avec sa flore, ses maladies, ses indigènes, les dragons en plus, cela dit.
Tout n'est pas parfait cependant. On déplorait dans le premier tome des personnages secondaires un peu falots. Sans que cela soit critique, cela reste quelque peu le cas ici aussi. Autour de l'héroïne ne gravite finalement qu'un groupe assez restreint de personnes, sur lesquels on s'appesantit peu. La faute sans doute à la focalisation sur Isabella. Isabella, qui par ailleurs, continue d'évoluer, se découvrant des sentiments face à l'adversité et à la mort, gagnant une certaine maturité. Tout espoir n'est donc pas perdu pour les seconds rôles dans le tome suivant.
Pour conclure, on peut également évoquer la qualité de l'écriture qui reste bien présente, au travers notamment d'un vocabulaire plus riche que la moyenne (sans que cela ne soit pédant non plus), mais également les illustrations (de couverture et intérieures) qui donnent à l'objet un coté esthétique indéniable. Au bout du compte, The Tropic of Serpents confirme tout le bien que l'on avait pu dire à propos de A Natural History of Dragons et se paie même le luxe d'améliorer certains des défauts soulignés dans le premier tome.
Vivement la suite !
— Luigi