On pouvait reprocher à La Vallée des Loups une intrigue trop linéaire et des personnages trop peu nombreux. Il faut avouer qu'une intrigue fonctionnant autour d'un unique axe de quatre personnages, cela peut sembler bien mince. Néanmoins, le deuxième tome s'avère beaucoup plus étoffé tant au niveau des personnages que de l'intrigue.
Epaissi d'une cinquantaine de pages par rapport au tome précédent, La Malédiction du maître se déroule une dizaine d'années après les évènements qui ont amené Dana a prendre la tête de la Haute Ecole de Magie de la Tour de la Vallée des Loups. Débarrassée de ses démons, la vallée reprend vie peu à peu et les élèves se font plus nombreux. Le lecteur découvre donc de nouveaux personnages dont certains possèdent une forte personnalité comme Salamandre, Nawin et surtout Shi-Mae, une elfe dont la beauté n'a d'égale que son ambition.
Tous ses personnages se retrouvent donc à la Tour pour faire face à un nouveau danger, la Malédiction du maître. Ce dernier a promis un sort « pire que la mort » à Dana, car comment toucher une femme dont le seul souhait est de passer dans l'Autre Monde ? Ce motif récurrent de la vie et de la mort donne au récit une dimension réflective supplémentaire. Car au-delà de l'intrigue, le lecteur est confronté au thème du deuil et à la difficulté de continuer à vivre sans pouvoir être auprès de l'être aimé. La question de la différence est aussi abordée avec Fenris, un mage elfe rejeté parce né différent.
Toutes ces notions enrichissent un récit dont les influences sont certes traditionnelles mais qui se lit agréablement et sans temps mort. L'intrigue se déroule toujours de manière rapide, fluide et efficace et malgré des tournures de phrases parfois maladroites, la Malédiction du maître se lit avec beaucoup de plaisir.
— Alethia