Suite du sympathique mais inégal Pacte de la voleuse, ce tome 2 des aventures de Widdershins ne surprend pas beaucoup et utilise la même recette, donnant plus d'importance encore à la magie et à la manipulation qui règne dans les rues de la cité de Davillon.
Widdershins va ainsi très vite se retrouver donc face à de nouveaux ennuis, toujours plus redoutables. Si la jeune fille semble ne vraiment pas avoir de chance, on peut au moins lui reconnaître le fait de rester combative face à l'adversité, peu importe le nombre de ses ennemis. Ari Marmell s'amuse de toute évidence avec les peurs de ses lecteurs, jouant avec un certain talent sur la figure du monstre. Il semble en tout cas plus inspiré par son sujet quand il se concentre sur son intrigue principale plutôt que sur les à-côtés, qui se retrouvent soit pas assez développés, soit pas vraiment intéressants, peut-être justement à cause de la place qui leur est accordée.
La dimension "économique" de l'intrigue par exemple reste légère, même si le simple fait de l'aborder représente déjà un point à mettre au crédit de l'auteur. Widdershins elle-même se révèle l'atout majeur de cette histoire, affichant une personnalité décidée et haute en couleur, en comparaison avec la créature qui hante la cité à la poursuite de ses proies. Les traits d'humour de la jeune fille, surtout dans cette ambiance finalement bien sombre, ne font pas toujours mouche, mais il n'y a pas de quoi lever les yeux au ciel, même si Marmell aurait tout de même pu se montrer moins paresseux.
Autre point à souligner : assez maladroit dans le premier tome, le choix d'alterner entre deux époques a ici disparu, un vrai atout sur le plan de la narration pure, mais qui n'empêche pas le récit de sembler légèrement plus lent et donc moins haletant que dans le premier volume, en dépit de scènes d'action rondement menées.
L'un dans l'autre, cette suite constitue en tout cas une lecture agréable et facile d'accès, pas forcément d'une ambition débordante mais efficace et plaisante. Et qui sait, on dirait bien que l'auteur pourrait nous avoir à l'usure !
— Gillossen