Paru en 2010 au sein de la collection Lunes d'Encre de Denoël, Le vaisseau ardent de Jean-Claude Marguerite se présente sous la forme d'un objet volumineux de 1298 pages, récemment réédité en poche chez Folio SF. Paradoxalement, cette critique sera assez courte étant donné la difficulté que représente le fait de chroniquer un tel livre sans en dévoiler l'intrigue.
L'auteur possède une belle plume et varie les styles, se jouant des genres et des époques, passant de légendes nomades au journal d'un orphelin, de l'hommage aux pirates à un huit-clos au Groënland, d'une enfance sur un port de l'Adriatique à une pièce de théâtre inspirée d'une saga...
Le vaisseau ardent est un ouvrage inclassable et voulu comme tel, à la croisée des genres, brassant de nombreux thèmes, déroutant parfois mais d'une profonde érudition. Selon la sensibilité de chacun certaines parties du livre captiveront plus que d'autres et quelques longueurs peuvent parfois apparaître mais il appartient à cette catégorie d'ouvrages qui vous marque et vous change une fois la dernière page refermée.
C'est un livre mélangeant mythes et piraterie mais c'est avant tout un livre sur l'enfance, avec des portraits touchants et crédibles, un récit sur les familles, le rapport aux adultes et à leur monde. Lire le vaisseau ardent c'est se plonger dans une expérience surprenante, entre histoire et fantastique, sans jamais savoir ce que nous réserve le reste du récit. C'est apprécier un roman non linéaire et se laisser entraîner par une prose de qualité. C'est s'interroger et douter avec les personnages jusqu'à un final entre poésie et amertume et clore alors l'ouvrage avec des réponses mais aussi matière à rêverie et réflexion.
Sa parution en poche aux éditions Folio SF et sa disponibilité en numérique devraient inciter certains à se lancer à l'abordage d'un ouvrage à conseiller aux amateurs des Littératures de l'imaginaire et aux férus de belles histoires.
— K