Après avoir découvert, et apprécié, Andrus Kivirähk avec L’homme qui savait la langue des serpents, qui remporta notamment le Grand Prix de l’Imaginaire 2014, nous étions nombreux à attendre le nouveau roman de cet auteur estonien pour le voir transformer l’essai.
Ce jour est enfin arrivé.
Toujours édité aux éditions Le tripode, qui signent une nouvelle fois une couverture des plus particulières, que dire des groseilles de novembre ? On peut résumer le roman en un mot : génial. Voilà un titre dont il ne faut pas passer à côté cette année. La plume de l’auteur, l’histoire proprement dite brossée ici, les personnages que l’on croise, l’ambiance du livre, tout ici est fait pour passer un excellent moment.
Comme pour son premier ouvrage, Andrus Kivirähk reprend à sa sauce ses influences au point que nous nous retrouvons complètement dépaysés par son récit. Celui-ci joue également de son bestiaire foisonnant, avec les Kratts qui sont au premier plan. Créées de brique et de broc et amenées à la vie grâce à un pacte avec le diable (qui s’avère des plus ouverts aux sollicitations), ces créatures auxquelles il faut toujours donner des ordres sous peine de les voir devenir folles et tuer son propriétaire sont l’une des excellentes idées de ce roman et on les devine issues directement du folklore Estonien. On en croisera énormément au cours du récit, dont certaines vraiment sympathiques, de par leur nature comme du fait de leur rôle dans le cadre de cette histoire.
Je parlais plus tôt de l’ambiance et l’éditeur y met du sien en rappelant que l’Estonie fut l’une des dernières régions d’Europe à se voir évangélisée. On pourrait réduire cette information à une note en ouverture du roman, mais cela marquera pleinement notre lecture qui s’en retrouvera même changée, grâce à un certain parfum de contrée inconnue qui invite indéniablement au voyage.
Voilà donc un roman qu’il serait bien dommage d’ignorer, tant il s’avère intéressant et original au sein de la production actuelle.
Mise à jour du 2 mai 2019 :
Parution d'une version poche, chez le même éditeur.
— Asavar