Personnage bien connu du microcosme des littérature de l'imaginaire, Jacques Baudou se prête aujourd'hui au jeu de l'écriture, et nous livre un premier roman à la frontière entre fantasy et fantastique, aux sources d'inspirations diverses et variées.
La lisière de Bohême est avant tout une déclaration d'amour à la forêt, et aux contes populaires qui l'entourent. Ce roman, court et dense, nous entraîne dans une enquête - voire une quête - aux frontières du réel et de la magie : les deux protagonistes, un vieil écrivain au sommet de sa gloire et une jeune femme en quête de réponses, se lancent à la recherche de fantômes qui peuplent une forêt d'Alsace.
Plus la lecture avance, et plus on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec La forêt des mythagos, de Robert Holdstock. Mais loin de s'en cacher, Jacques Baudou rend ici un vibrant hommage (notamment en reprenant quelques citations en tête de chapitre) au chef-d'oeuvre de l'écrivain anglais trop tôt disparu.
Le style contemplatif de l'auteur ne rend pas le rythme vraiment lent pour autant, mais on regrettera une fin un peu trop précipitée, après avoir fait preuve de tant d'attentions pour planter le décor et faire naître une atmosphère très particulière.
L’érudition de Jacques Baudou est présente à chaque page, notamment dans les nombreux renvois aux contes populaires, qui forment une des pierres angulaires de l'intrigue. C'est un vrai régal de découvrir un pan trop méconnu du patrimoine culturel français.
Pour conclure, la lisière de Bohême est un très bon roman, qui, bien que plus dans la veine fantastique, ravira sans doute les lecteurs de fantasy.
Pour une immersion totale, je conseille une lecture hivernale, dans une cabane forestière, avec une tasse de thé…
— gilthanas