S'inspirer de l'histoire chinoise et de ses mythes pour parler des problèmes liés à l'adolescence, voilà le pari osé de Florence Aubry dans son nouveau roman. A travers le destin de quatre jeunes membres de la tribu Bââ, deux filles et deux garçons, l'auteur aborde la thématique du passage à l'âge adulte, avec toutes les questions qui s'y rapportent.
Bien que la touche Fantasy soit assez légère (et elle aussi issue de la mythologie chinoise), la poésie qui se dégage de ce texte est palpable à chaque chapitre. Et bien que les lieux explorés s'avèrent finalement peu nombreux, il se dégage du récit une réelle profondeur.
Cependant, la narration parfois trop lente fait que l'on passe quelques fois de la contemplation à l'ennui. Le rythme tout sauf vif du récit, et l'application mise par l'auteur à décrire l'environnement, font que l'on se perd parfois dans des détails sans intérêt pour l'intrigue. De plus, l'emploi de mot moderne (par exemple Chine), dans un récit censé se passer durant la période des Printemps et des Automnes, où la Chine n'est pas unifiée, casse un peu l'immersion et nous sort du récit.
Malgré tout, les personnages sont attachants, et bien que l'intrigue soit téléphonée, on passe un agréable moment de lecture. La touche fantasy apporte un réel plus à l'histoire, sans être trop présente. Par contre, la fin pourra paraître un peu abrupte, voir précipitée, alors que l'auteur a mis de nombreuses pages (sur les 150 qui composent le livre) à planter le décor et à expliquer les motivations des personnages. Le déséquilibre entre les descriptions parfois trop longues, et des actions précipitées, pourra rebuter certains lecteurs.
Le royaume des cercueils suspendus se révèle donc une lecture agréable, bien que trop courte.
— gilthanas