Régis Goddyn continue donc à poser patiemment ses jalons en enrichissant son univers et en complexifiant une intrigue de base déjà bien étoffée.
Avec ce tome 4 centré en grande partie sur Orville, certains pans de l'histoire s'accélèrent avec une montée en puissance de la rébellion contre l'hégémonie des sangs bleus, dont certaines composantes ne manqueront pas de surprendre le lecteur. Les personnages à l'honneur dans ce volume à l'instar d'Aleïde et de sa volonté de vivre et se venger, de Tarman cherchant à trouver sa voie dans un monde qu'il ne reconnaît plus ou encore de l'infect Evid qui s'avère comique dans sa veulerie, acquièrent une nouvelle dimension, car souvent peu exploités jusqu'ici.
Le développement intérieur des personnages et leurs sentiments sont globalement traités avec finesse, bien que certaines réactions puériles et étonnantes d'Orville et Fanette laissent le lecteur perplexe voire dubitatif.
Le style de l'auteur reste similaire à celui déjà décrit dans les précédentes critiques, avec les défauts de ses qualités. Si le langage soutenu se montre plaisant et si les multiples détails parsemant le récit enrichissent indéniablement le monde des 7 rois, les nombreuses descriptions, les redondances et le style parfois trop dense ne peuvent que rebuter la partie du lectorat souhaitant aller à l'essentiel.
De même, en multipliant les points de vue l'auteur s'expose à voir le lecteur bouder certains personnages ainsi que les parties plus lentes, comme c'est le cas pour ma part avec les passages concernant Fernest et Rosa.
Au bout du compte, il s'agit d'un tome de développement qui ne lève pas le voile sur les points clés du récit mais qui ouvre de nouvelles perspectives et insuffle du rythme à l'intrigue. Les amateurs de la série devraient donc retrouver les ingrédients qui leur ont plu au sein des premiers volumes.
— Belgarion