On le savait depuis la fin du tome précédent, mais ce cher Jean-Philippe Lasser allait sans doute devoir faire un tour en Atlantide. Et l’Atlantide, dans le genre destination mythique qui parle à toutes et tous, on peut dire que ça se pose là !
On ne pouvait donc qu’attendre avec impatience cette nouvelle enquête, qui lorgne clairement sur un registre plus porté sur l’aventure façon pulp que sur de l'enquête pure, quand bien même la première phrase du roman ne surprendra personne. Il faut bien rester fidèle à sa marque de fabrique !
En tout cas, le sens de l’humour de Lasser fait toujours mouche et il faut pas mal d’aplomb pour se frotter aux dieux, même si évidemment, il est rarement demandeur !
Il est agréable de voir cet univers s’étoffer et ces personnages prendre de l’ampleur, sans pour autant renier ce qui faisait le charme de ces débuts. Les années 30 conservent également tout leur charme justement et notre duo d'auteurs se permet au passage quelques scènes d'action brute, dont une bataille navale qui surprend par son ampleur et sa folie douce.
Sans prétention, mine de rien, Lasser creuse son petit bonhomme de chemin et le lecteur se rend compte que ce rendez-vous annuel commence à devenir vraiment présent. Évidemment, il n’est pas question ici de « marquer l’histoire du genre » ou même de nous donner l’occasion de découvrir le roman de l’année, mais dans son registre décomplexé et référentiel, c’est une petite lecture tout à fait agréable. D'autant plus que Sylvie Miller et Philippe Ward, là aussi de façon discrète mais pertinente, glissent quelques éléments de réflexion, notamment vis-à-vis de la religion, dotés d'un réel intérêt.
Quant à la prochaine destination de Lasser, dévoilée évidemment en conclusion de ce tome... on espère qu'elle se retrouvera aussi bien traitée que cette version de l'Atlantide !
— Gillossen