Le royaume des elfes sylvains est certainement l’un des lieux les plus mystérieux et les plus secrets de l’univers de Warhammer. Peuplée d’elfes retournés à l’état naturel, vivant en communion avec la forêt et ses esprits, Athel Loren reste une grande inconnue pour les fans de la franchise de Games Workshop. C’est pourquoi le roman de Darius Hinks fait quelque peu figure d’événement, d’autant qu’il nous propose une découverte du royaume sylvestre non pas à travers les yeux d’un héros quelconque, mais à travers ceux d’un dieu, Orion, avatar de Kurnous, et roi d’Athel Loren. Rien de moins.
Contrairement aux idées reçues, le royaume d’Athel Loren n’a rien d’idyllique. Darius Hinks nous décrit ici une société proche de celle des elfes de la Forêt Noire de Tolkien du Hobbit, hédoniste et à la limite de la décadence. Très hiérarchisée, la société des Asrai se révèle pyramidale et cloisonnée, et les rapports sociaux entre les différents protagonistes sont au cœur de l’intrigue (voire la déclenchent dans une certaine mesure).
L’intrigue en elle-même reste basique : la forêt est envahie par de monstrueuses créatures du Chaos, et il faut les repousser pour assurer la survie de la forêt. L’habitué de Warhammer reste ici en terrain connu, balisé. Encore une fois, comme de coutume dans les ouvrages issus de cette licence, tout le bestiaire elfique y passe, allant des simples guerriers sylvestres aux créatures de la forêt (aigles, dryades, esprits, etc.). N’oublions pas qu’il s’agit avant tout de pousser les lecteurs à jouer (et donc à acheter les figurines correspondantes !).
Malgré tout, les Voûtes Hivernales se situe un cran au-dessus de la production moyenne de Black Library. Notamment car il lève le voile sur un pan de l’univers de Warhammer peu exploré. Il nous permet de découvrir des personnages connus (Orion et Ariel, sa reine) sous un jour nouveau et inattendu. Mention spéciale à la « naissance » d’Orion, que je trouve très originale. Et l’intrigue, si classique soit-elle, recèle d’assez de rebondissements pour tenir le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Parlons de la fin justement : celle-ci arrive abruptement, trop rapidement. On sent bien que l’auteur en a encore sous la pédale, mais qu’il garde tout ça pour le prochain roman, qui prendra une fois de plus Orion comme protagoniste principal. Mais il n’apparaît nulle part sur le livre ou le site de l’éditeur que le livre est le premier d’une série, d’où la surprise des dernières pages.
Pour conclure, c’est un livre à conseiller à tous les fans qui souhaitent approfondir leurs connaissances de l’univers. Mieux écrit que la plupart des autres romans inspirés de l’univers Warhammer (n'oublions pas que Marius Hinks a gagné un Gemmell Awards), il leur permettra de passer un agréable moment de lecture. Pour les novices, ce n’est clairement pas le roman par lequel il faut commencer pour s’initier à l’univers, car il contient trop de références, qui entraveront la lecture si elles sont inconnues du lecteur.
— gilthanas