Après quelques années de disette, les fans de David Farland ont visiblement de nouveau droit à leur dose de Seigneurs des Runes annuelle, directement chez Pocket, et ce mois de mai ne déroge pas à la règle.
Et nous voilà déjà au tome 7, avec une nouvelle aventure flirtant avec les 450 pages. Si on peut toujours soupirer devant des éléments sentant bon le cliché comme dans le cas d'un "grand méchant" dénommé seigneur Désespoir, on n'en reste pas moins dans le créneau de la fantasy épique de qualité, qui essaie même de se renouveler un tant soit peu, notamment au niveau de ses mécanismes internes (On pense dans le cas présent à la fameuse magie des runes, qui fait une bonne part du charme de la saga). Ce n'est pas si courant.
Avec son changement de génération, l'auteur avait pris des risques et ceux-ci ne paient toutefois pas toujours. On en vient parfois presque à regretter Gaborn, mais il faut dire que ce tome ne prend une dimension véritablement épique que dans son dernier tiers. A l'inverse du volume précédent, David Farland semble prendre son temps et ces personnages discutent beaucoup, notamment de concepts comme "La fin justifie-t-elle les moyens ?" Au bout du compte, le lecteur n'est pas forcément plus avancé et le cadre perd en "subtilité" ce que les personnages gagnent en consistance.
Un tel constat pourrait paraître sévère si l'on s'arrêtait là, mais le grand final du roman, particulièrement réussi et enfin tendu, parvient à rassembler les différents fils de l'intrigue pour nous proposer une conclusion à la hauteur des attentes remontant au tome 5. Même si tout n'est pas encore fini, loin de là... et le roman devient vraiment palpitant, comme si l'auteur se souvenait que lui aussi doit nous montrer qu'il tient à ses protagonistes !
On referme finalement ce tome 7 presque surpris de vouloir en savoir plus, comme quoi la série ne tourne pas encore à vide. Et après tout, il ne reste plus que deux tomes pour toucher au but ; David Farland possède toujours un vrai talent de raconteur et mine de rien, il réussit à nous entraîner toujours plus loin dans un univers globalement des plus classiques, ne revenons pas là-dessus.
Une petite pensée pour finir pour Ben, l'un des fils de l'auteur, qui se remet doucement d'un grave accident de longboard. Espérons que d'ici la parution du prochain volume de la saga en France, tout cela ne soit plus qu'un mauvais souvenir !
— Vermithrax