Plaisant mais pas renversant : voilà comment l’on pouvait résumer le premier tome des aventures du voleur Eli Monpress. Conséquence, si nous n’attendions pas particulièrement son retour, il n’était pas question non plus de le bouder.
Cette suite reprend l’intrigue dans les pas du premier, sans réel temps mort. Il ne faut que quelques pages pour replonger dans cet univers un brin suranné et pas franchement des plus compliqués à appréhender – pour le moment en tout cas. Un bon point.
Conclu en un peu plus de 350 pages, le tout s’avère rondement mené, tout comme le premier tome, là encore. Si l’auteur soulève un peu le voile concernant le passé de son héros ou si les dilemmes moraux de Miranda sont toujours présents, le ton choisi reste globalement le même et les passages véritablement sérieux (au point que le lecteur se sente réellement impliqué dirons-nous, histoire de préciser un peu notre pensée) restent rares.
Toutefois, le monde d’Eli réussit à s’étoffer. Si, en dehors de courts passages, le premier tome se déroulait dans le cadre d’une unité de lieu quelque peu étriquée, Rachel Aaron a visiblement décidé de donner plus d’ampleur à son univers et c’est tant mieux, même s’il ne faut pas s’attendre à un sentiment épique fantastique ou une originalité folle.
Ajoutons à cela des rebondissements souvent bien pratiques et parfois un peu trop gros pour ne pas sentir justement la patte de l’auteur derrière… et l’on obtient donc un deuxième tome toujours amusant à lire (à condition donc d’être prêt à fermer les yeux sur certaines facilités), mais qui ne parvient pas à mettre la barre plus haut.
On aurait espéré plus mais, dans le même temps, difficile de se dire surpris tant La Légende d’Eli Monpress possède dès le départ un petit quelque chose de désuet, bon enfant mais dénué de réelles ambitions.
Il reste encore trois volumes à Rachel Aaron pour nous faire mentir et peut-être entraîner son héros sur des pentes un peu plus escarpées.
— Gillossen