Nous avions laissé Lady Alexia dans une situation difficile à la fin du tome 2 et surtout, on espérait qu'elle confirme finalement les espoirs placés en elle, de notre point de vue de lecteur. Si la mission par rapport au premier tome avait été "à moitié remplie" selon nos propres termes, on peut dire qu'un succès total est cette fois au rendez-vous !
Qui l'eût cru ? Mais ce troisième tome, mené tambour battant, tient toutes ses promesses et plus encore. Notre héroïne, bien que plongée dans le scandale, est loin de se laisser faire et de baisser les bras, sans pour autant jouer les tough chick badass. Une question de caractère et d'époque, sans doute. Car l'Europe qui nous est dépeinte participe vraiment au charme de la série, au-delà du capital sympathie de son personnage principal et de ses intrigues moins légères qu'il n'y paraît. La prime à une relative originalité, par rapport aux tombereaux de parutions associées ? Peut-être. Mais, en tout cas, ce n'est pas immérité.
Ce troisième tome permet en tout cas à Gail Carriger de donner plus de place à ses personnages secondaires, ce qui se révèle appréciable et bien vu, à commencer par l'importance accordée au professeur Lyall, qui n'est pourtant pas épargné. En comparaison, le comportement de Lord Maccon peut étonner, mais ouvre des pistes intéressantes.
En étoffant patiemment son univers, l'auteur semble bien partie pour éviter ce que l'on pouvait pourtant redouter : voir sa série s’essouffler très rapidement une fois ses concepts de base exposés au gré des créatures surnaturelles entrant en jeu. Mais parvenu à la conclusion de Sans honte, le lecteur même le plus endurci doit bien admettre que ce n'est pas le cas. Au contraire, on distingue peu à peu un arrière-plan probablement pas anodin qui devrait permettre à la série de poursuivre son développement dans le bon sens.
Mais je dois vous laisser, on sonne à ma porte et il est déjà l'heure de prendre le thé !
Au bout du compte, on reprendra bien une part de Protectorat...
— Gillossen