Ah, Les Chroniques de Siala !
Avec ses deux premiers tomes, Aleksei Pekhov avait déjà démontré qu'il n'apportait pas grand-chose à la fantasy épique. Y compris du fait de sa nationalité russe. On aurait en effet pu espérer que cela contribue à nous changer un peu du tout-venant. Malgré tout, difficile de ne pas éprouver une certaine sympathie pour cette trilogie.
Cette conclusion ne modifiera pas vraiment notre opinion globale à l'heure du verdict final, mais elle conserve les atouts précédemment développés par l'auteur. A savoir un rythme soutenu, des promesses de rebondissements épiques qui s'avèrent vraiment l'être, un personnage principal plutôt intéressant... Et si l'intrigue principale patinait quelque peu dans le tome 2, l'auteur semble avoir décidé de passer la vitesse supérieure.
Concrètement, le roman n'est pas franchement plus convaincant pour autant, mais les choses s'accélèrent et il faut bien avouer que l'on n'a pas le temps de s'ennuyer. La notion est quelque peu cliché, mais on ne peut pas nier la générosité dont Pekhov fait ici preuve à l'égard de ses lecteurs (car concernant ses personnages... c'est autre chose !). Mais, bien entendu, il n'est pas question pour nous de fermer les yeux sur les défauts de cette trilogie sous prétexte que l'auteur nous présente un menu copieux.
Si la première moitié de ce dernier tome est plutôt bien équilibrée, avec notamment son lot de révélations, la deuxième, qui fait la part belle aux affrontements divers, se montre déjà plus décousue. On est même étonné de constater que l'auteur se "contente" finalement d'une trilogie car de nombreux éléments demeurent dans l'ombre. On peut également regretter que certains personnages n'aient pas été développés plus avant, pour laisser la part belle à l'action débridée et autres coups d'éclats.
Sans génie, mais sans faiblesse majeure, Le vent d'ombre représente un épilogue efficace qui devrait satisfaire aisément ceux qui ont apprécié les deux premiers volumes. Pour les autres, si vous êtes en manque de fantasy épique et que cette trilogie vous tente malgré quelques réserves, pourquoi ne pas attendre une sortie poche ?
A noter enfin que la couverture ci-dessus n'est pas celle que l'on a pu découvrir en recevant l'ouvrage en question.
— Gillossen