Paru au printemps 2006 en Angleterre, The Stormcaller, premier roman d'un jeune auteur né en 1979, Tom Lloyd, a su s'attirer quelques belles critiques outre-Manche.
Le roman a-t-il pour autant de quoi les justifier ?
Au moins en partie, et assez aisément : dès les premières pages, on se retrouve happé dans un monde crépusculaire et brutal, ne ménageant pas le "héros". Et, peu à peu, les pages se tournent de plus en plus vite : tout cela ne vous évoque-t-il pas quelqu'un ? Mais si, David Gemmell ! L'ombre du créateur de Druss plane souvent sur ce roman... Néanmoins, il évoque tout autant un autre grand nom britannique, plus grand encore même, Michael Moorcock. S'il n'est pas armé d'une épée buveuse d'âmes, le jeune Isak partage quelques traits de caractère non négligeables avec le célèbre Prince des Ruines.
Toutefois, en mettant de côté ces références flatteuses, l'auteur nous livre un roman maîtrisé, aux personnages et à l'univers tangibles. Si au-delà de l'aspect "mutant" des "white-eyes" celui-ci n'offre pas forcément de perspectives originales (on retrouve des elfes - différents cela dit de l'imagerie la plus classique, des dieux, de la magie en pagaille...), le tout est savamment construit, surtout dans sa seconde moitié.
Au départ, l'ombre du jeune héros appelé à une grande destinée pèse quelque peu sur les premiers chapitres. Cependant, si le roman affiche de temps à autre une note "adulescente", l'histoire est davantage nourrie par Martin ou autres noms précédemment cités que Brooks ou Eddings.
Et si l'auteur n'a pas encore le niveau des maîtres du genre (encore que, à voir les intrigues tortueuses qu'il parvient à développer...), cette entame de cycle offre déjà des perspectives motivantes, en attendant la suite prévue pour l'an prochain... et une éventuelle publication française, qui ne saurait être oubliée !
Aujourd'hui, en juin 2010, la parution française que l'on évoquait au moment de notre critique VO (plus de trois ans séparent cette phrase de la précédente !) s'est bel et bien concrétisée, puisque c'est Orbit France qui vient de publier ce premier tome, sous le titre donné ci-dessus.
— Gillossen