L'annonce d'un troisième cycle dans le monde de Ji ne nous aura pas vraiment surpris. On connaît l'attachement de l'auteur pour son univers et surtout, le succès public qui l'accompagne.
De fait, le lecteur éprouve un sentiment d'attachement envers Ji, une certaine sympathie naturelle forgée au fil du temps, comme lorsque l'on retrouve un vieil ami, avec le risque de se montrer d'ailleurs un peu plus clément que d'ordinaire, tout simplement pour "services rendus".
Et c'est bien un peu le cas ici. Une nouvelle fois le même univers donc, et cette fois les petits-enfants des héros originaux, eux aussi lancés sur les routes et réunis par la force du destin sans vraiment savoir pourquoi ni comment, au commencement... Au sens naturel de "premier tome et donc tome d'introduction", nous voilà exactement au cœur d'une telle définition ! Avouons qu'en dehors du fait de voyager d'un point A à un point B, puis un C pour conclure, il ne se passe pas grand chose de très prenant.
Sans vraiment démériter pour autant, les successeurs de nos précédentes troupes de héros sont coulés dans le même moule et ne nous surprennent que très rarement. Quand bien même le scénario tend-il à renforcer cet aspect des choses, ils sont encore bien falots et manquent d'étoffe, tout comme l'histoire elle-même de souffle. Mais dans un monde privé de magie... Vraiment privé de magie ?
Pierre Grimbert se rattrape en partie une fois le dernier quart du roman lancé, avec notamment une atmosphère plus sombre, et des révélations dont la plus surprenante n'est pas forcément celle que l'on imaginerait de prime abord.
Bref, tout est possible après ce premier volume : cette nouvelle saga pourrait très bien démarrer en fanfare dès le deuxième tome, et nous surprendre à chaque page, ou bien s'étirer au fil d'un canevas "planplan".
Pour le moment, nous demeurons dans le flou, et même si la situation n'est pas toujours aisée à appréhender, nous espérions tout de même partager une aventure un peu plus palpitante.
— Gillossen