Voilà finalement une bande dessinée originale chez Soleil, avec cette adaptation du « classique » de Henry Rider Haggard, également créateur d’un certain Alan Quatermain, à savoir son « She », mettant en scène le fascinant personnage de la reine Ayesha.
En attendant 20 000 lieues sous les mers le mois prochain ou bien encore Grands Anciens en septembre, voilà en tout cas un titre retenant notre attention parmi ceux de la collection "1800", lancée il y a quelques mois, et censée se consacrer aux « héros de la littérature classique du XIXe siècle évoluant dans un univers aux accents fantastiques… ».
De même, on ne peut pas dire que l’on s’attendait forcément à la présence... d’Elie Chouraqui au scénario (même s’il ne s’agit pas de sa première collaboration dans ce domaine).
Fatalement, avec une telle histoire, typique d’une certaine vision fantasmée et fantastique de l’Afrique et ses mystères, on se retrouve face à une aventure datée en diable. Réincarnation, pouvoir, fascination de la figure de la femme souveraine... Il n’est pas étonnant que Haggard ait donné naissance à un véritable archétype, qui fut même cité par Freud ou Jung. Le travail d’adaptation est solide et l’atmosphère est bien rendue. Dommage toutefois que ce qui était prévu comme un diptyque soit désormais devenu une trilogie.
En tout cas, les dessins atypiques d’Aja, et ses faciès tout en longueur, apportent une touche agréable nous changeant agréablement de la norme du genre, sans compter la colorisation soignée de l’album, même si la couverture n’est pas tout à fait représentative de l’aspect général des planches.
— Gillossen