Après un détour par le roman historique, Jean-Louis Fetjaine revient aujourd'hui au Merveilleux, avec ce premier tome des Chroniques des Elfes, dans lequel nous retrouvons une Lliane encore adolescente, du point de vue de la longévité des Elfes, en tout cas !
Et qui dit adolescence, dit tâtonnements et erreurs. Mais si Lliane occupe une position centrale dans le cadre de bien des intrigues, si elle se montre plus actrice que spectatrice, elle n'en demeure pas moins qu'un simple personnage parmi beaucoup d'autres, dans un tome qui correspond tout à fait à l'idée que l'on se fait d'un premier volume de trilogie...
Présentation des différentes factions, mise en place des enjeux, mystères savamment entretenus, fin ouverte et qui frappe fort, avec l’envie de pouvoir tourner la page immédiatement pour découvrir la suite... Classique, mais efficace ! Sans compter, évidemment, la patte Fetjaine, toujours aussi identifiable. Cette ambiance de sous-bois froid et humide, vestige de forêts d'un autre temps, ombrageux et sauvage, quand le folklore n'était pas que superstitions et fond de commerce...
L'auteur n'a pas perdu la main. De fait, sur le plan du fond comme de la forme, il ne faut donc pas s'attendre à des surprises. Si vous étiez restés hermétiques à sa prose, si pour vous Fetjaine équivaut à un goût de « pas assez » - pas assez intimiste, poétique, épique... - rien n'a changé dans le dosage.
En ouvrant ce nouveau chapitre, préquelle concernant avant toute chose le destin des Elfes, l'auteur retrouve ses sentiers qui ont fait sa popularité et attiré bien des lecteurs. Ni plus, ni moins.
Dommage toutefois que, peut-être pour moderniser la forme pour attirer justement un autre public, la couverture de ce nouveau roman ait pris des allures de cosplay de Zelda mal photoshopée...
— Gillossen