Avant toute chose, il est nécessaire de situer cette série amorcée en 1987, qui pourra sembler d’un intérêt limité sous ses aspects un peu classique. Il s’agit pourtant d’une des bandes dessinées pionnières en matière de fantasy française, et qui a remporté un grand succès à l’époque.
L’histoire peut donc sembler banale aux premiers abords : une quête, des races hétéroclites (nains, lïns, akeï, morbelins,…) et proches de ce que l’on peut rencontrer habituellement en fantasy,…c’est en ajoutant des éléments originaux comme le système monétaire ou le système des divinités, que les auteurs donnent véritablement du caractère et de la substance à ce monde.
L’humour n’est pas absent au sein de la série, même si le ton de la série demeure assez sombre et pessimiste. Les épreuves s’enchaînent au fil du périple et ne se ressemblent pas. Un scénario surprenant qui casse l’image des quêtes habituelles, rendant la vie dure à nos (anti-)héros. Les puissances de ce monde jouent avec le destin des personnages comme sur un échiquier, brouillant ainsi les notions de bien et de mal.
Du côté des graphismes, le tracé est assez inhabituel et peu accrocheur au premier coup d’œil. L’agencement des cases est plutôt classique et c’est à travers les décors, qui regorgent de détails, que l’on s’imprègne de l’ambiance de cette série.
Pour certains, les dessins rappelleront le personnage de Kroc le Bô, première collaboration des deux auteurs, qui a hanté pour un temps le mensuel Casus Belli.
— Kaines