Comment Richelle Mead compte-t-elle stopper l’hémorragie ?
C’est un peu la question qui nous taraude avant d’ouvrir ce quatrième tome. En effet, après un bon "pilote", sa série n’a eu de cesse de chuter au niveau de la qualité pour rejoindre les rangs des nombreuses sagas de bit-lit recommandables en poche et d’occasion, et encore, seulement en période de vaches maigres et anorexiques. D’anorexie, il ne sera pas question dans Succubus heat étant donné que les formes toujours aussi avantageuses de notre second succube préféré (les lecteurs des aventures de Félix Castor comprendront) font toujours autant tourner les têtes. Cependant, tout n’est pas rose bonbon dans la vie de Georgina, puisque l’homme qu’elle aime sort avec l’une de ses meilleures amies. À la fin du volume précédent, l’auteur américain avait amorcé un virage qui, on l’espérait, remettrait sa série sur la bonne voie. À ce premier changement s’en greffe un second : suite aux incessantes jérémiades de la libraire de profession, Jérôme, son patron, l’envoie au Canada. Comme on le comprend : dans le registre du « je t’aime, moi non plus », le duo Georgina / Seth pourrait bien décrocher la palme de la relation la plus compliquée. Le cœur d’un succube a peut-être ses raisons, mais il est certain qu’un lecteur peut raisonnablement les ignorer.
Toutefois, Richelle Mead renonce rapidement à ces bonnes prédispositions et retombe dans ses travers. Avec la perte de ses pouvoirs, Georgina peut enfin coucher avec l’homme de sa vie… et nous voilà repartis pour d’énièmes dialogues sur la complexité de l’Amour, des « coucheries » à n’en plus finir et une intrigue cousue de fil blanc… et de dentelles sexy. L’espoir de revoir la série retrouver un jour une qualité certaine s’éteint à mesure que le couple éclipse Roméo et Juliette en matière d’Amour Impossible.
La série Succubus, c’est plus que jamais du Sex & the City version fantastique, avec son lot de sexe, d’amours, d'adultères et de trahisons. Si votre serviteur est moins que jamais la cible privilégiée, il n’en reste pas moins que la série tourne en rond, avec pour exemple, cette fin faussement captivante et peu crédible.
Rendez-vous au cinquième tome – un tome que l’on sait déjà de trop !
— Zedd