Conclusion de la nouvelle trilogie publiée chez nous en grande pompe par Bragelonne, La Voix des dieux se dévoile dans la droite ligne des deux tomes précédents.
Comme dans le cadre de toute bonne conclusion, le lecteur a droit à son lot de révélations, pour certaines attendues, ce qui peut conduire au sentiment de ne pas toujours apprendre grand-chose d'essentiel. De même, il s'agit également pour l'auteur de conclure les principaux fils de son intrigue. Là encore, tout se déroule dans une continuité un peu trop lisse qui ne donne pas toujours l'impression d'assister au point culminant de toute une trilogie, et encore moins de le vivre.
La faute aussi sans doute à des personnages pour partie inexploités, au point de paraître falots, y compris lorsque l'on songe aux deux ou trois protagonistes principaux. La chose est bien dommage, car on sait l'auteur capable de faire bien mieux dans ce domaine, lorsque l'on songe à sa trilogie précédente. Mais, cette fois, il semblerait que Trudi Canavan ait donné la priorité à son récit et à la structure sous-jacente de celle-ci.
Il n'en reste pas moins une qualité d'écriture certaine, des dialogues vivants, et des thématiques appréciables, notamment sur les questions touchant à la religion. A ce titre, les dernières pages du roman constituent d'ailleurs une conclusion pour le coup plutôt inattendue, représentant en fin de compte un parallèle intéressant avec ce que l'Histoire nous a appris.
Malgré tout, il n'en demeure pas moins un goût de trop-peu. Il n'y a plus qu'à espérer que le retour de l'auteur sur les terres de son Magicien noir lui redonne un nouvel élan et une véritable évolution de fond quant à la direction que Trudi Canavan souhaite prendre.
— Gillossen