Et voilà.
Une nouvelle fois, Jean-Louis Fetjaine fait tomber le rideau sur un monde oublié, mais cette fois, on sait ce qui va suivre, ce qui attend certains personnages que l'on a pu redécouvrir ici, puisque cette trilogie constituait en fait une préquelle à la précédente.
Si l'on devait précisément comparer les deux trilogies à l'heure du bilan, ce troisième tome, plus encore que les deux autres, fait la part belle à l'épique, dimension particulièrement étoffée à mesure que les pages se tournent. Forcément moins nostalgique, car, cette fois, le lecteur vit le passé seulement évoqué trente ans plus tard ; le roman, comme la trilogie dans son ensemble, se fait aussi moins poétique.
Il n'en est pas moins tout à fait réussi. Habilement, l'auteur clôt ses diverses intrigues, met en valeur ses personnages, les plonge en plein dilemme... et nous livre une belle réflexion sur la guerre et le destin, parfois si futile... Le tout avec cette patte si caractéristique sur le plan du style. Quelques termes bien employés suffisent parfois à eux seuls à faire revivre les échos d'un passé révolu...
Dans ce domaine comme ailleurs, l'auteur est économe et ne cède pas pour autant à la surenchère : des mots, des actes... Certains silences sont presque palpables. Témoin privilégié, conscient souvent de savoir ce qui attend les personnages dans le futur, le lecteur n'en est pas moins impliqué, mais, logiquement, il peut aussi parfois avoir l'impression d'avoir mis la main sur un vieux grimoire retrouvé dans une maisonnette en ruine sur une lande battue par le vent... L'image s'éternise, certes, mais il s'agit là de souligner que l'auteur entretient finalement toujours une certaine distance entre nous et ses personnages, en particulier les elfes, encore et toujours.
La représentation est terminée.
— Vermithrax