Les dragons auront décidément été à l’honneur ces derniers mois ! Après un recueil chez Calmann-Lévy, le second semestre 2009 aura donc accueilli une sorte d’équivalent, avec ce Dragon Book, notamment sous la houlette de Dozois, grand ami de George R.R. Martin (celui-ci s’était d’ailleurs déjà occupé notamment d’une anthologie consacrée à la figure du magicien).
Dans le cas présent, comme avec chaque recueil de nouvelles, fatalement, tous les récits ne sont pas au niveau, au-delà d’une simple question d’homogénéité. Une petite idée des auteurs réunis pour l’occasion ? Jonathan Stroud, Gregory Maguire, Garth Nix, Diana Gabaldon, Tamora Pierce, Harry Turtledove, Sean Williams, Tad Williams... et beaucoup d’autres. Au total, on se retrouve donc avec 19 nouvelles différentes.
Sur le plan du ton et des ambiances, tous les lecteurs auront sans doute de quoi se mettre quelque chose sous la dent, car difficile de faire plus varié. De même, l’humour n’est pas forcément absent, au contraire. Ne vous attendez pas à découvrir une succession d’affrontements épiques contre de furieuses créatures... Le dragon possède de nombreux visages... ou plutôt gueules.
A retenir, quelques perles : les nouvelles de Peter S. Beagle ou Tad Williams, véritables pépites, mais aussi des récits plus légers comme le Vici de Naomi Novik ou la nouvelle de Jonathan Stroud. Les formats aussi diffèrent : pour un Garth Nix concis en diable, on doit composer avec la nouvelle écrite à quatre mains de Diana Gabaldon et Samuel Sykes, qui ressemble davantage à un début de roman qu’à une nouvelle, quand bien même le récit se révèle-t-il fort plaisant à suivre.
De Diana Wynne-Jones à Tanith Lee, le recueil réussit également un grand écart de couleur, mais pas de talent. Difficile donc de pointer du doigt de vilains petits canards, même si les récits proposés par Cecelia Holland ou Sean Williams n’apportent pas grand chose de neuf ou de décapant au schmilblick.
Sans vouloir établir une comparaison qui n’aurait guère de sens en dehors du sujet de base du recueil, globalement, l’ouvrage français consacré aux dragons sous la direction de Sébastien Guillot propose quelques récits plus ambitieux mais un niveau d’ensemble un cran en-dessous de son pendant d’outre-Atlantique. Malheur. La comparaison a donc eu lieu, trop tard...
Disponible dans quelques mois en poche et a priori pas prévu de sitôt par chez nous, voilà un recueil que les amateurs de dragons, et les autres, pourraient avoir envie de glisser dans leur pile de lectures...
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— Gillossen