Cassandra Clare nous avait laissés sur une belle note de suspens concernant l’avenir de Clary et de Jace, les deux héros créés dans La Coupe mortelle, premier tome de sa trilogie « La Cité des Ténèbres ». Un amour impossible, des personnages révélant toute leur ambiguïté et la noirceur de leur passé, une mission beaucoup plus difficile qu’elle ne l’était à l’origine, voilà les grandes pistes que L’Épée mortelle et City of Glass (le titre de la future édition française sera probablement « Le Miroir mortel ») devaient développer. Et les deux livres tiennent véritablement leurs promesses. La tension ne se relâche jamais, l’intrigue se déroule logiquement et toutes les questions amorcées trouvent réponse, même s’il est vrai que certaines se devinent sans trop de difficulté.
L’ensemble demeure ponctué de délicieux dialogues, toujours cyniques et parfaitement en phase avec l’univers adolescent actuel. D’ailleurs, cette maîtrise de la culture pop, des us et coutumes des adolescents d’aujourd’hui compose un point fort de l’écriture de Cassandra Clare. Les personnages principaux, évoluant pourtant dans un contexte de fantasy urbaine, s’avèrent criants de réalisme et d’authenticité dans leur comportement. Que ce soit Jayce et sa rébellion face à l’autorité, Simon et son obsession pour Donjons et Dragons, Isabelle et l’exacerbation de sa féminité… tous ont le potentiel d’évoquer aux lecteurs une personnalité proche.
Si l’histoire reste centrée sur la quête d’un objet magique - l’épée mortelle dans le tome 2 et le miroir mortel dans le tome 3 - et sur les relations amoureuses entre les protagonistes, les thèmes abordés par l’auteur présentent une diversité qui fait du bien dans le cadre d’une série généralement classée jeunesse. Homosexualité, inceste, identité familiale… le tout sans tomber dans la chronique sociale.
Aussi, l’univers fantastique de l’auteur se développe dans ces deux derniers volumes. De nouvelles créatures font leur apparition, tandis que la profondeur des liens entre monde réel et monde obscur se renforce. Les deux s’imbriquent parfaitement, créant une ambiance unique, potentiellement sombre mais toujours originale et divertissante.
Au final, Cassandra Clare a su faire fructifier le bon début que composait La Coupe mortelle. La trilogie forme désormais un ensemble de grande qualité, probablement vouée à devenir un classique en fantasy urbaine de jeunesse. A ne pas rater.
— Auryn