Une fois n'est pas coutume, la quatrième de couverture ne ment pas sur le contenu du roman en promettant de l'action, des pouvoirs magiques foisonnants et une longue quête pour retrouver l'héritier du trône de Redflet qui a été enlevé. Rien de bien nouveau sous le soleil me direz-vous cependant. Et en effet, l'histoire d'Erik Wietzel ne révolutionne pas le genre de l'heroïc fantasy et n'y prétend d'ailleurs pas.
La force de ce livre tient plutôt en l'utilisation harmonieuse de différents éléments déjà abondamment traités par le genre pour en faire un récit à suspense jusqu'au bout . Pour servir cette histoire, il faut aussi citer comme point positif la création de personnages non monolithiques qui sont plaisants à suivre. Ainsi, la figure centrale d'Alec Deraan part du caractère basique du grand guerrier déchu, mais sa personnalité à muliple facettes, son passé tourmenté, son lien contre nature avec Shen Sey et son amitié avec Arkhan lui donnent une réelle profondeur. On peut aussi admirer le caractère intrigant de Shen Sey dont la nature et le passé nous restent pour l'instant inconnus mais promettent de nombreux mystères. Les personnages de Nathan et de sa mère, la reine Eline, sont aussi suffisamment complexes pour rajouter de l'intérêt à l'histoire en suivant alternativement leurs dfférentes aventures. L'auteur nous offre par la même occasion une intrigue solide, bien que relativement simple, qui nous conduit bon an mal an vers un final qui ne déçoit pas.
A l'inverse, il faut cependant mettre en avant le caractère très superficiel du monde ainsi créé. Aucun peuple exotique, aucune coutume étrange et aucun des lieux par lesquels est passé notre héros ne présentent de réel intérêt. On reste là sur du préfabriqué de la fantasy. De plus, si l'intrigue est rondement menée, l'auteur ne peut empêcher certaines fausses surprises, certains temps morts qui ne maintiennent pas une qualité constante.
Nonobstant cela, le constat global est des plus positifs et permet au lecteur qui ne souhaite pas partir dans des histoires trop longues et trop complexes de se faire plaisir en lisant un livre des plus réussis dans son genre.
— Belgarion