Avec cette "conclusion", une trilogie de fantasy française se termine ... Embrayant sans temps mort directement à la suite du précédent, nous n'avons donc pas le temps de souffler, avant cette dernière ligne droite.
Voilà ce qui constitue l'un des atouts du roman d'ailleurs, à mesure que le monde d'Elamia a su prendre corps. Une progression finalement logique, mais qui n'était pas gagné d'avance, puisque cette histoire, dans son ensemble, demeure un récit classique de fantasy épique, comme les lecteurs amateurs du genre en ont lu sans doute beaucoup auparavant. Toutefois, l'auteur a su trouver son ton, son cadre, avec un certain sens du rebondissement et de la diversité (artefacts, peuples, enjeux...), parvenant même, pour rester dans le genre (et même éditeur), à nous donner un résultat plus satisfaisant qu'un Vengeance de Fabrice Colin ou un Cœur de phénix de Gaborit.
Sans se hisser à la hauteur des références du genre en termes d'ampleur ou d'aboutissement (il y a souvent de petites choses qui font tout de même sortir le lecteur du roman, tel un "J'en ai marre" dans la bouche d'un personnage comme la Mère des Tourments...), mais c'est précisément sur les détails que se jouent les impressions finales, et la note qui va avec.
Humaniser des personnages qui à la base n'ont rien de bien humain les rend peut-être plus proches et plus tangibles, mais arrache dans le même temps une part de mythe, quand déjà certains seconds rôles mériteraient qui plus est sans doute de prendre plus de place qu'un Litti... Mais tout cela représente des agacements minimes face à un récit qui reste très plaisant du début à la fin, à la conclusion enlevée.
Un bon moment de lecture !
— Gillossen