Le premier volume de cette plongée dans le passé de l'île de Recluce n'avait pas vraiment convaincu avec un ton différent des premiers livres, ainsi que de longs passages de l'auteur qui constituaient des longueurs pas toujours justifiées.
Autant dire que ce tome 2 conserve les mêmes défauts avec encore une fois une histoire de pouvoirs incontrôlables placé entre les mains d'un héros qui se pose de grandes questions existentielles en ne sachant qu'en faire. Rien de bien nouveau ou de bien original à relever donc.
Et pourtant, ce tome 2 enrichit sensiblement l'intrigue posée dans le tome 1 et donne au final un scénario très bien construit qui, en dépit de temps morts et de longueurs, parvient à conserver son intérêt jusqu'à la fin avec notamment des rebondissements inattendus. De plus, il faut ajouter aussi l'exploration plus poussée du monde créé par Modesitt, notamment quant à la création de l'île de Recluce et de son système atypique et très bien organisé.
L'autre point fort de ce roman consiste indéniablement en les personnages à la psychologie minutieusement étudiée et dont l'évolution permet d'avancer dans le récit. J'ai ainsi beaucoup aimé voir croître l'évolution difficile de la relation entre Creslin et Megaera qui, à la base, n'avaient rien pour les rapprocher avec la fuite éperdue de Creslin pour échapper à ce mariage.
Ce tome 2 rassure donc en partie les fans de l'auteur qui n'avaient pas retrouver son style dans cette nouvelle partie de la saga. Le niveau d'écriture reste le même et l'histoire dévoile enfin ses facettes et ses qualités pour au final former un bon livre dans la lignée des précédents, avec les défauts et les qualités intrasèques à l'auteur. Quand on voit la qualité du dernier livre sorti par Raymond E Feist qui se déroule dans son monde de Midkemia on ne peut s'empêcher de penser qu'avec ce second tome de Modesitt, on ne perd pas au change.
— Belgarion