La foudre peut-elle frapper deux fois au même endroit ?
Après des débuts fracassants, est-ce que Scott Lynch et son héros pouvaient passer le cap de l'effet de surprise et/ou de la chance du débutant ? Il semblerait bien que oui... Suivant directement les évènements du premier et notamment sa conclusion, nous retrouvons donc le duo composé de Locke et Jean loin de Camorr. Mais pas loin des ennuis ! Ceux-ci ne tardent pas à réapparaître, et le moins que l'on puisse, c'est que l'auteur n'hésite pas à multiplier les menaces ! Certaines dans la continuité, et d'autres, inédites, évidemment... Avec toujours un faible pour les analepses, moins marqué cependant, Scott Lynch nous entraîne une nouvelle fois à l'aventure.
Tal Verrar, rivale de Camorr, est ainsi une cité fascinante, de même que ses habitants, du Stragos en passant à Requin - en français dans le texte - le propriétaire du plus grand et du plus sécurisé établissement de jeu au monde... Oui, de quoi attirer les convoitises ! Les cent premières pages se dévorent, avec un petit côté "film de casse", mais sans oublier les évènements du premier tome. Les cent suivantes se parcourent à toute vitesse, emporté par les embrouilles et les plans de plus en plus complexes et dangereux à mettre au point, à mesure que de nouveaux protagonistes entrent dans la danse.
Mais ensuite... Comprenons-nous bien : ce roman demeure de bout en bout très plaisant à lire, avec toujours autant de saynètes ou de répliques réjouissantes, mais aussi de moments plus durs. Toutefois, une fois embarqués en mer, il faut bien convenir que le rythme baisse d'un cran, que les personnages archétypaux joyeusement troussés le sont moins, un léger regret que l'on ne peut que confirmer après, notamment, la résolution de la prolepse qui ouvre le roman. Bref, il faut compter sur une grosse moitié de roman pas tout à fait à la hauteur de ce qui précède, même si le changement d'ambiance plaira sûrement.
Pas de quoi cependant remettre en cause notre attente au sujet des nouvelles/préquelle et du tome 3, tous deux prévus pour juin 2008.
— Gillossen