L'un des romans anglophones qui aura fait le plus parler de lui depuis quelques mois est enfin disponible en VO, en attendant une parution en français dès l'année prochaine, chez Bragelonne. L'adaptation au cinéma a même été annoncée il y a quelques mois, avant même la sortie du roman ! La suite, Red Seas Under Red Skies, est d'ores et déjà prévue pour juin 2007.
Alors, que penser d'un tel monstre de hype ? Tout d'abord, que ce roman ne révolutionnera pas le genre. Comme l'auteur le dit lui-même, il n'est pas là pour se comparer à J.R.R Tolkien par exemple, mais il est très fort à Final Fantasy VI ! Mais cela n'empêche pas cette première publication de se révéler très sympathique, et particulièrement prenante, une fois pleinement rentrée dans l'intrigue.
Il faut dire que la narration entrecoupée d'interludes souvent proposés en analepse n'est pas toujours évidente à suivre au départ, d'autant plus que le roman adopte un parler loin d'être toujours très châtié ! Après tout, nous sommes parmi les gangs et les voleurs de rues...
Et précisément, cet univers et son cadre, la cité ducale de Camorr, éveillent de vieux souvenirs, non dénués de charme : les amateurs de Fritz Leiber, mais aussi Steven Brust, voire Tarantino période Pulp Fiction, pour ce qui est des comparatifs autre que littéraires devraient se sentir aux anges !
Et qu'importe si Locke n'est pas le parangon de charisme que l'on imaginait peut-être en lisant la quatrième de couverture, après tout, il n'est pas le Thorn de Camorr, mais un être humain de chair et de sang. Comme toute la petite bande des Gentlemen Bastard, soumise à rude épreuve, et c'est peu de le dire ! L'auteur ne ménage pas ses "héros" et entretient le mystère sur de nombreux points, tels les amours de Locke... Et qu'importe également si l'intrigue se fait finalement moins complexe que prévue, peut-être moins ambitieuse aussi... Ces 500 pages-là forment un tout compact, efficace, haut en couleurs, et riches en saveur, trouvailles et gouaille.
Liar... Bastard !
— Gillossen