S'il y avait du mieux dans le deuxième tome de cette Trilogie du magicien noir, on ne peut pas dire que Trudi Canavan nous avait véritablement impressionné, s'inscrivant dans la mouvance des Robin Hobb ou Lynn Flegewin light.
Son héroïne se montrait sympathique et attachante, les rouages des arcanes de sa magie intéressants, mais pas de quoi nous emballer totalement. Si ce n'est toujours pas chose faite ici, ce dernier tome est sans aucun doute possible le meilleur des trois.
L'intrigue se dévoile enfin dans ses moindres détails et prend une belle consistance, et ce en premier lieu par le biais de surprises, qui, pour une fois, en sont vraiment. Le personnage d'Akkarin domine évidemment tous les autres, révélant une véritable profondeur. Il s'impose donc au lecteur, mais Sonea ou Rothen, avec quelques années de plus, n'ont pas perdu leur capital intérêt. Cette fois, chaque pan de l'intrigue se suit avec plaisir et envie, quand précédemment l'envie de sauter certains passages se faisaient parfois sentir. Sans doute s'agit-il là de la prime au dernier tome, et de la preuve que l'auteur n'avait pas sacrifié toutes ces cartouches avant l'heure.
Si ce roman ne révolutionnera toujours pas le genre, à l'image de la trilogie elle-même, difficile de prétendre s'ennuyer ou de pointer du doigt une maladresse ou une faiblesse particulièrement frappante. Soigné, efficace, et doté d'une certaine fraîcheur qui laisse cependant place dans ce domaine à la grande histoire et aux regrets, voilà un troisième tome qui se dégustera très facilement à l'approche de l'été. De là à qualifier l'ensemble de « phénoménal », il y a bien entendu un pas, que nous ne franchirons pas !
— Gillossen