Phénix constitue le premier volume d'une longue trilogie de Bernard Simonay qui s'étend sur plusieurs décennies avec Graal et la Malédiction de la licorne. Un quatrième tome (indépendant ?) est même annoncé pour 2006.
Dans ce livre, l'auteur nous emmène sur les traces du prince Doryan et de la princesse Solyane, dans leur quête vers l'inconnu. Si l'histoire de base - avec la grande menace et le principe de la quête initiatique - n'est pas nouvelle en fantasy, ce roman présente néanmoins suffisamment d'originalités pour créer la surprise et éviter les dangers du déjà vu. Plus l'intrigue progresse, plus le style délié de l'auteur donne envie d'en savoir plus.
En effet, l'arrière-plan du livre est très étrange avec des éléments de science-fiction mêlés à un contexte général de fantasy. Mais cette utilisation des deux époques est présentée de manière différente de la majorité autres cycles de science-fantasy car tout ce qui touche aux éléments futuristes est considéré avec crainte comme venant d'un lointain passé et ne doit pas être utilisé- ce qui en fait un monde de fantasy pure mais dotée d'éléments venus d'on ne sait où. Il en résulte un certain dépaysement, et il faut un bon moment pour s'y habituer et comprendre vraiment ce qu'il en est.
Les personnages principaux, les jumeaux, sont attachants et si leur relation incestueuse est spéciale, Bernard Simonay a justement choisi de ne pas la présenter sous un caractère malsain ou voyeuriste. Leur personnalité est mise en avant pour nous les rendre sympathiques mais ce faisant, leur présence empiète sur celle des compagnons qui les accompagnent et a tendance à les éclipser. De même, du côté des "méchants", il est dommage qu'en dehors du Grand Maître on ne trouve que des fanatiques dénués de relief.
L'aventure que vivent Dorian et Solyane s'avère au bout du compte plutôt intéressante, avec des pics d'intérêt passionnants. Cependant, les quelques défauts relevés et le style parfois trop ampoulé de l'auteur empêchent d'adorer ce livre sans restriction. Si l'on en garde un bon souvenir et quelques passages mémorables, Phénix n'en est pas moins qu'un bon livre, ni plus, ni moins.
— Belgarion