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Titus d'Enfer

Pas de couverture

Résumé

Premier roman de la célèbre Trilogie de Gormenghast, où Mervyn Peake (1911-1968) invente un univers de fiction aussi étrange, aussi inquiétant que celui de Tolkien - une large dose d'humour féroce en plus...
Une vaste métaphore de l'humaine condition, picaresque et irrévérencieuse à souhait, qui fit se récrier d'aise Grahame Greene... et comparer Peake à Rabelais, Swift, Powys - rien de moins.

Chronique

On ne sait où commencer tant l’œuvre est impressionnante d’envergure. Il est ardu de définir cet ouvrage, aussi aucun épithète ne pourra lui rendre justice. C’est une œuvre aux proportions aussi gigantesques que l’est le château dont il est ici question.
Titus d’Enfer, le premier opus de la Trilogie de Gormenghast narre la lente décadence de la dynastie régnante et la rapide ascension d’un jeune arriviste. Mais tout ceci prend des proportions inaccoutumées. Tout l’univers créé par l’auteur, Mervyn Peake, est colossal. D’abord le château – Gormenghast –, véritable forteresse inextricable, énorme, où places, tours, souterrains et couloirs se succèdent ; les personnages ensuite comme le maître queue Lenflure, véritable clone de Gargantua ou le valet Craclosse qui ferait paraître un phasme presque mafflu ; l’impression enfin qui se dégage de ce livre est proprement démesurée. Cette ampleur impressionnante au lieu de peut-être nous accabler nous libère complètement. Notre imagination vagabonde allègrement.
Le style est à la fois alerte et sûr, tantôt imagé tantôt horriblement cru. L’auteur étant un artiste accompli (il est d’abord illustrateur), chaque mot est autant de menus coups de pinceaux dans une toile impressionniste, sans donc jamais nous imposer une seule vision.
Le propos mêle humour et horreur, grâce et grotesque. Les personnages sont pleins de ces contradictions. Il suffit d’un déclenchement même minime pour que se déchaînent la haine comme l’amour, pour que le fantastique prenne le pas sur une routine insupportable. L’épilogue du roman cristallise tout cela. C’est sans doute le moment le plus onirique jusqu'alors. Nous montons petit à petit au pinacle d’une tragédie aux dimensions pantagruéliques.
On ne saurait que trop vous conseiller la lecture de ce véritable chef d’œuvre, ce monument énorme de la littérature anglaise.
Un petit mot enfin pour vous parler de cette édition qui est un véritable elzévir. L’ouvrage est émaillé des croquis de l’auteur et la préface - d’André Dhôtel - est passionnante. La qualité du papier est exceptionnelle de même que la typographie.
Bref, un excellent livre à tous les points de vue !

Aillas

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