Et voilà qu'est arrivée la conclusion de la dernière trilogie en date de Robin Hobb : Soldier's Son. Que ce soit au niveau du rythme ou des personnages, et malgré des qualités indéniables, les deux premiers tomes avaient globalement déçus en comparaison des précédentes œuvres de l'auteure renommée. On était donc en droit d’espérer que la conclusion se place un cran au-dessus du reste, histoire de relever le niveau de l'ensemble.
Eh bien c'est le cas ! La bonne surprise est au rendez-vous, comme quoi, il ne faut jamais désespérer. Avec un tome qui nous emmène découvrir la société des Specks à travers les yeux d'un Nevare rendu bien plus combatif et affirmé par les circonstances, Robin Hobb nous offre une conclusion non seulement plus originale et intéressante au niveau du background qu'un début dont on avait vite fait le tour, mais on se réjouit aussi de voir que l'action est au rendez-vous et que l'intrigue avance enfin à une vitesse satisfaisante, livrant peu à peu les clés de ses mystères.
Un rythme et un intérêt qui bénéficient également de la diminution notable des systématiques et sempiternelles descriptions des repas du héros dont on se lassait rapidement, la répétition n'étant pas toujours le moyen le plus sûr de faire passer un message sans pousser la patience du lecteur dans ses derniers retranchements.
Certes, la nourriture est toujours bien présente, tel l'élément clé de l'histoire qu'elle est, mais elle s'intègre beaucoup plus naturellement dans la thématique globale de la magie Speck, tellement plus fraîche qu'un simple rabâchage de repas gargantuesques.
Bonne surprise en somme. Rythmé, prenant, original sous de nombreux aspects, ce tome achève la trilogie en beauté, réussissant même à nous rendre sympathique un héros jusqu'ici quelque peu insipide. Seul petit bémol, une fin qui traîne un peu en longueur, avec des retournements pas toujours très habiles, dans le sens où l'on voit très bien où l'auteur veut en venir par des moyens un brin excentriques. Le même travers s'était déjà retrouvé à la fin de Fool's Fate et, personnellement, j'aurai bien vu l'histoire s'achever une centaine de pages plus tôt, sur une note assez amère mais un tantinet plus adulte.
— Thys