Un roman recommandé par un Terry Goodkind dithyrambique, nous avons déjà vu mieux sur Elbakin.net pour nous motiver...
Plus sérieusement, sans a priori, on pouvait établir une liste de quelques atouts pour ce roman : son cadre, avec ce « monde » fait d’îles (voire d’autres lieux… originaux !), certaines allusions à la culture sumérienne, une magie dangereuse et destructrice… Pour peu que l’on ait bien conscience d’avoir affaire à de la fantasy épique tout ce qu’il y a de plus classique sans en espérer plus, la quatrième de couverture elle-même n’était pas particulièrement repoussante.
Pourtant, ce premier tome – déjà 8 aux États-Unis, dont le dernier en date pour cette année – ne convainc pas totalement. Histoire sans doute de ménager ses meilleures cartes pour la suite, l’auteur nous fait voyager dans un roman qui par bien des côtés se limitent à de la présentation : cadre, personnages, enjeux… De fait, le récit se tient et propose même une « fin », mais on sent bien que le « meilleur » est sans doute à venir.
Autre problème, fantasy épique ou pas : le manque d’originalité : que ce soit au niveau des menaces qui pèsent sur le héros – toutes les mêmes – ou bien de l’histoire elle-même. Comme chez Goodkind, justement, on ne peut s’empêcher de relever certaines similitudes avec la Roue du temps : passons encore sur le point de départ, souvent commun à beaucoup de romans du genre, mais tout de même : des magiciennes à la voix d’un souverain disparu qui parle dans la tête du héros… Il y a tout de même de quoi se poser quelques questions. Mais Robert Jordan lui-même ne devait-il pas beaucoup à Tolkien pour ce qui touchait à la « mise en route » de son cycle ?
On pourrait donc se montrer compréhensif, si, par exemple, on éprouvait un véritable attachement pour les personnages. Or, celui-ci ne vient pas. La faute sans doute à un manque d’épaisseur et au fil directeur distendu du roman, qui balade ses protagonistes d’un chapitre à l’autre sans, parfois, grande logique.
Bref, voilà encore un roman qui voudrait en imposer – et admettons que la couverture très réussie attire l’œil – mais qui, après lecture, se révèle clairement appartenir à la deuxième division.
La Ligue des Champions est encore loin !
— Gillossen