Sensation de ce début d'année 2004 dans le domaine de la fantasy épique, le Roi de bruyère se voit dès à présent gratifier d'une suite, du moins en VO pour l'instant.
Qu'en est-il de ce Prince des Charniers ? Eh bien, pour ceux qui avaient trouvé que le premier tome démarrait tout de même lentement, avec de longues phases de mise en place des personnages et de l'intrigue, sachez que Greg Keyes reprend son récit sans le moindre temps mort. Pas de saut de quelques semaines ou quelques mois dans le temps, mais une histoire qui se poursuit dans la ligne droite du final précédent.
L'auteur se permet tout juste d'introduire un seul vrai nouveau venu d'importance -pour l'instant du moins- avec le compositeur Leovigild Ackenzal, où là encore le lecteur a la preuve de la maîtrise et des connaissances de Greg Keyes, qui nous réinvente la naissance de l'opéra.
Ce second roman multiplie les points de vue et les rebondissements sur un rythme plus que soutenu, avec qui plus est une dose d'inventivité bienvenue, offrant également de nouvelles perspectives et évolutions à certains personnages parfois un peu "raides" par le passé, (Neil, Winna...). La plume de l'auteur est fluide et agréable, soignée sans tomber dans le pompeux. A noter aussi qu'il n'oublie pas certains évènements abordés puis écartés, et qu'on aurait pu croire faisant déjà partie de l'histoire ancienne...
S'il fallait toutefois trouver un défaut à ce tome 2, ce serait sans doute de n'être malgré tout qu'un tome de transition, préparant le terrain pour la suite. Les destins se recoupant à mesure que l'on approche de la conclusion l'illustre bien. Les choses sérieuses n'ont pas encore totalement débuté, mais promettent énormément !
— Gillossen