Au-secours !
Il est parfois difficile de penser autre chose d'un roman présentant un mot de Terry Brooks en couverture et comparant au dos l'auteur avec Christopher Paolini, d'autant plus que là encore, le jeune homme a débuté la rédaction de son roman autour de 15 ans (Il en a maintenant 22). Si l'on faisait vraiment preuve de mauvais esprit, on pourrait même remarquer qu'entre le nom de l'auteur et un autre, il n'y a qu'une seule lettre de différence...
Et c'est peu de le dire que cela se sent, ici aussi ! Les clichés abondent : du jeune héros au magicien en passant par le mercenaire... Et ne parlons pas de tout ce qui touche au scénario lui-même. Le manichéisme est roi en ces pages, de manière souvent beaucoup trop voyante. On retrouve un peu de tout au niveau des influences également, qui semblent loucher un peu partout, de Tolkien en passant par Jordan. Notre jeune auteur se montre sans doute un peu maladroit quand il reprend également certains de ses noms à droite ou à gauche.
Au milieu de tout cela, le personnage de Wren Tident surnage, et ce d'autant plus que l'auteur se laisse aller à quelques éclats que l'on n'attendait pas, et qui ressortent de façon d'autant plus marqués. Pour une fois qu'un jeune garçon sans expérience ne parvient pas dès le début à franchir tous les obstacles se dressant devant lui...
Finalement, au fur et à mesure que l'on tourne les pages, on se laisserait presque prendre au jeu, d'autant que l'auteur sait maintenir un certain suspense jusqu'au bout. Sur le fond, on sent donc qu'il existe un réel potentiel, avec une direction clairement déterminée, sans doute même nettement moins discutable que dans le cadre de La Trilogie de l'héritage.
Malheureusement, là encore, l'exécution n'est pas au niveau. Les sauts constants dans la narration ne sont pas vraiment maîtrisés, et la plume de l'auteur dérape souvent, plutôt maladroite, ce qui se voit aussi bien dans les descriptions que lors des phases de dialogue.
Bref, et ce n'est pas la première fois, le lecteur a souvent l'impression de parcourir un premier jet enthousiaste et sincère, mais qui mériterait un travail de relecture en profondeur, et une certaine remise en cause.
— Gillossen