Elbakin.net logo
Skip

Nox, ou la chambre d'émeraude

Pas de couverture

Résumé

Zweck gravit une montagne sous un ciel étoilé lorsque, au hasard de sa randonnée, il pénètre dans une caverne et tombe dans les profondeurs de la Terre. Au terme de sa chute, assommé, le faciès abîmé, il aboutit dans une étrange église. Sans l'avoir cherché, le voici "venu" dans l'univers de Nox où perdure, tel un obscur reflet de notre propre société, une humanité nocturne.
"Qui m'aime me suive", murmure plus ou moins fort tout romancier. Dans ce monde qui fonctionne selon une logique en perpétuelle rupture, où, cachée encore plus loin dans les abysses, la citadelle Nox a pour ambassadeur un rat qui semble jailli des enfers, tout n'est que dédales, pièges et chausse-trapes. Il faut s'y laisser glisser, abandonner les raisonnements ordinaires, suivre le cours des événements avec cette même fascination qui nous permet de supporter le devenir de nos gestes, ici, à la surface de la Terre...

Chronique

Nox est un univers souterrain, très personnel et sombre, dans lequel nous fait plonger Patrice de Méritens pour l'un des tout premiers romans qu'il signe. Le récit s'ouvre sur l'errance du "héros" sur une montagne désolée et de sa chute dans le monde de Nox après avoir pénétré dans une anfractuosité de la roche. Le lecteur est ici témoin de l'élévation du personnage froid d'Abram Zweck, accueilli tel un messie, puis de sa déchéance.
Le huis clos est tendu entre Zweck et le personnage du bedeau - dernier représentant grotesque et mesquin d'une Eglise dont les dogmes sont parfois interprétés selon la volonté de ceux qui en détiennent le pouvoir (attention, il ne s'agit pas d'une oeuvre moraliste ou anticléricale !). Il a pour enjeu Émeraude, image de l'éternel féminin, troublante et sensuelle. Troublant aussi est ce rat que l'on voit apparaître. A cela on doit rajouter la présence, dans ce monde nocturne de Nox, des autres hommes qui n'ont pas plus d'individualité et de substance que des fantômes. Cette marée d'ombres forme tantôt une masse grouillante, tumultueuse, tantôt une assistance silencieuse, mais non moins oppressante.
L'écriture elle-même est particulière, à la fois riche (trop ?) et crue. Un récit sombre, sensuel, dérangeant mais sans être déplaisant pour autant ; baroque. L'auteur nous fait part des pensées les plus intimes de Zweck et du bedeau, de leurs désirs, de leurs bassesses, de leurs peurs. A ce titre, l'intrigue se situe plus au niveau de la psychologie des principaux personnages que de l'action elle-même qui demeure presque secondaire.
Un livre qui peut rebuter par sa singularité et sa noirceur, mais qui se révèle intéressant à lire et qui peut éclairer l'idée que l'on se fait de la fantasy sous un jour nouveau.

Macros

En discuter sur le forum